Au Tchad tous les moyens sont bons pour glaner davantage de ressources budgétaires afin de faire face à la crise économique à laquelle fait face le pays depuis quelques années et qui devient de plus en plus critique. Après avoir échoué à faire des économies sur la réduction des salaires des fonctionnaires, le nouveau gouvernement se rabat sur la lutte contre la corruption et la dilapidation des deniers publics qui fait également perdre chaque jour des  millions de Fcfa aux caisses de l'Etat. Le ministre des Finances et du budget a ainsi lancé, le vendredi dernier, une opération dite «zéro déperdition des recettes» de l'Etat avec comme principal objectif de « sécuriser la collecte de ces ressources qui prennent, plus souvent, d'autres directions que le trésor public ».

L'opération chapeautée par l'Inspection générale des finances va également mobiliser une force d'appui composée de près de 500 agents de l'armée, de la police, des douanes, de la gendarmerie et même des services spéciaux. Sous la direction d'un comité spécialement installé à cet effet, elle mènera des contrôles inopinées au sein des services publics notamment les principales régies financières afin de veiller à ce que les recettes collectés pour le compte de l'Etat atterrissent véritablement dans les caisses du Trésor public.

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Numéro vert contre la corruption

Parallèlement à cette opération, le ministre des Finances et du budget a dévoilé la mise en service d'un numéro vert,  le 700, à l'intention des opérateurs économiques afin qu'ils puissent dénoncer « toute tentative d'arnaque ou de corruption à leur égard ». Selon le ministre AbdoulayeFadoul Sabre, « ce numéro vert va servir à la mobilisation des recettes et à la répression des pratiques indélicates ». « Nous ne sommes pas venus déclarer la guerre aux douaniers mais nous voulons nous joindre à vous pour que les recettes puissent atteindre le trésor » a rassuré le ministre tchadien des finances et du  budget qui s'est concerté pour l'occasion avec les agents des douanes mais aussi le patronat ainsi que les représentants des transitaires et commerçants importateurs et exportateurs.

Le Tchad fait face depuis la chute des cours du pétrole de 2014 à une crise économique des plus critiques qui s'est traduite par un assèchement des caisses de l'Etat.  Afin de mobiliser davantage de recettes internes pour alimenter le budget et ainsi faire face à certaines dépenses publiques notamment une masse salariale colossale, le président Idriss Déby Itno sous pression des partenaires financiers internationaux notamment le FMI, a lancé une opération de lutte contre la corruption. En parallèle, une véritable cure d'austérité a été imposée dans la gestion des affaires publiques avec une diminution de la taille du gouvernement, des ponctions sur le salaire ainsi que la hausse de certains taxes et impôts. Des mesures qui grèvent le pouvoir d'achat des populations et engendrent une amplification des tensions sociales dans le pays.