La sécurisation des grands événements est de plus en plus au centre des préoccupations et l'approche des Jeux Olympiques 2024 remet ce sujet sur la table. Une sécurisation qui prend plusieurs aspects, de la protection des stades comme des sportifs à la gestion des flux, des touristes et spectateurs des épreuves, notamment.

Et pour rendre cette sécurisation la plus efficace, tous les moyens sont activités, dont les drones par exemple. Mais aussi des solutions de gestion de flux en temps réel, ceux qui permettent d'anticiper, prévenir, réagir et éviter tout danger potentiel ou avéré. Cette capacité d'analyse est la spécialité de Videtics. L'éditeur de logiciels, installé à Sophia-Antipolis depuis 2019, déploie un outil capable d'analyser les flux en temps réel et s'appuie, pour cela, sur l'intelligence artificielle.

Robustesse de l'algorithme confirmée

Un outil qui s'inscrit dans les solutions capables de répondre aux enjeux de sécurisation qui entourent les grands événements, concerts ou rassemblements sportifs.

Fin 2023, c'est avec Kaydan Group et sa filiale Dux, que l'entreprise française co-créait une joint-venture avec le groupe ivoirien, baptisée Videtics West Africa.

Une JV qui a mis son savoir-faire au service de la gestion de certaines fans zones lors de la Coupe Africaine des Nations qui s'est tenue de janvier à février dernier en Côte d'Ivoire. Pour la jeune entreprise c'était surtout l'occasion de tester et démontrer à taille réelle, les capacités de sa technologie.

« Cela nous a permis de tester la robustesse de notre algorithme », confirme son CEO, Alan Ferbach. D'autant que le déploiement s'est fait sur deux fans zones importantes, celles de Yamoussoukro et Yopougon, réunissant 10.000 personnes chacune.

Une première expérience africaine qui, outre le fait qu'elle ait permis un test grandeur nature, permet à Videtics de faire la preuve de son concept et de confirmer la fiabilité de sa solution à quelques semaines des Jeux Olympiques 2024 qui vont se dérouler en France, à Paris certes, mais également en régions.

Videtics qui a précisément remporté l'appel d'offres pour gérer les fans zones dans les régions Provence Alpes Côte d'Azur, Auvergne-Rhône-Alpes, en Corse ainsi que dans les DOM-TOM. Elle est par ailleurs signifiée de rang 2 pour l'Île-de-France - c'est elle qui prendrait le relais en cas de non possibilité pour l'entreprise choisie en rang 1 de déployer sa solution - et de rang 3 pour le reste du territoire français.

Participer à l'écriture de la loi

Outre la confirmation de la pertinence de l'algorithme développé par Videtics, ce qui va se passer lors des Jeux Olympiques revêt une autre importance, plus juridique. En effet, le décret paru en 2023, qui autorise et encadre le recours à des traitements algorithmiques sur les images collectées via systèmes de vidéo-protection ou de caméras augmentée lors des JO, est en quelque sorte l'anti-chambre de ce qui pourra être écrit dans la loi. En effet, ce décret court jusqu'au 31 mars 2025. Il conviendra après de légiférer en meilleure connaissance de cause, les forces de l'ordre pouvant également faire part de leur expérience et de l'apport de ces solutions intelligentes. Sachant que tout sujet lié à l'usage des données personnelles engendre un débat sur la possible atteinte à la liberté des personnes. Mais pour des acteurs comme Videtics, c'est là aussi l'occasion d'apporter leur savoir.

Côté développement, Videtics compte poursuivre sa croissance, aussi bien en France qu'en Afrique. Le Maroc et le Sénégal pourraient être les prochains terrains de déploiement. « Nous voulons faire grandir la joint-venture créée avec Kaydan Group », souligne Alan Ferbach. En France, l'objectif est de poursuivre « la vision » en s'appuyant sur l'équipe de 18 personnes et après avoir levé 2 millions d'euros voici 24 mois. Videtics qui compte bien continuer l'internationalisation de son savoir-faire, regardant déjà vers l'Arabie Saoudite et pourquoi pas les Etats-Unis. L'entreprise devrait par ailleurs atteindre un chiffre d'affaires d'un million d'euros pour l'exercice en cours.