A Meknès, le Maroc et la France amplifient leur coopération agricole

L’agriculture est considérée comme un pilier de la coopération franco-marocaine. Ainsi, en marge du SIAM qui se tient toute cette semaine à Meknès, Rabat et Paris ont renouvelé leur partenariat à travers une nouvelle feuille de route et des accords entre professionnels français et marocains. En toile de fond, le défi de la sécurité alimentaire dans un contexte de perturbations climatiques.
Ristel Tchounand
(Crédits : X)

1.500 exposants venant de 70 pays animent la place Sahrij Souani à Meknès, aménagée pour cette seizième édition du Salon international de l'agriculture du Maroc (SIAM), inaugurée ce lundi par le prince héritier Moulay El Hassan et qui se tient du 22 au 28 avril, sous le thème : « Climat et agriculture : pour des systèmes de production durables et résilients ». Si le pays à l'honneur cette année est l'Espagne, d'autres pays invités y sont également très en vue. C'est le cas de la France représentée par 150 exposants et une forte délégation gouvernementale conduite par le ministre de l'Agriculture et de la Sécurité alimentaire, Marc Fesneau.

Venu renforcer la coopération avec le royaume chérifien, l'officiel français a signé lundi, avec son homologue marocain Mohammed Sadiki, une nouvelle feuille de route régissant le partenariat bilatéral dans les domaines agricole et de la gestion des ressources forestières. Plusieurs accords entre professionnels français et marocains ont également été signés, concernant notamment les semences, la viande, le lait, les petits ruminants et les oléagineux. Au niveau institutionnel, les deux parties ont convenu d'un projet de centre technique régional dédié à l'oléagineux au Maroc et des accords interuniversitaires pour promouvoir la recherche et l'enseignement notamment entre l'institut agronomique et vétérinaire Hassan II et l'institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement de France.

Cette nouvelle coopération sera financièrement soutenue par deux accords de crédit de 72,1 millions d'euros signés entre le Crédit Agricole et l'Agence française de développement (AFD).

Une affaire de « réciprocité » et de « complémentarité »

« L'agriculture est un pilier de la relation entre le Maroc et la France », a déclaré sur le réseau social X le ministre français de l'agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, se réjouissant de prendre part au « plus grand salon agricole d'Afrique ». « La réciprocité, la complémentarité et la mutualisation sont les clés du nouveau partenariat agricole et forestier que la France et le Maroc souhaitent construire », explique-t-il dans un communiqué, soulignant que ce cadre renouvelé permettra un meilleur partage d'expériences et de solutions innovantes permettant aux deux pays de mieux transiter vers des systèmes alimentaires durables. « Nous en avons plus que jamais besoin dans un contexte de crises multiples et d'accélération des changements climatiques », a-t-il ajouté, soulignant « l'occasion de rencontrer et d'échanger avec le secteur agricole marocain et les nombreux ministres présents sur les enjeux agricoles du continent » africain. En effet, outre les pays européens invités dont la liste est complétée par la Roumanie et la Tchéquie, une quinzaine de pays africains participent au SIAM en tant invités du Maroc pour cette édition. Parmi eux, le Côte d'Ivoire, le Sénégal, le Bénin, mais aussi le Niger, la Libye, l'Eswatini, le Gabon, le Burundi ou encore le Soudan.

23% de l'agroalimentaire marocain sur le marché français

Entre le Maroc et France, la coopération agricole remonte à de nombreuses décennies et s'est intensifiée avec le temps et fonctionne dans les deux sens. Selon les chiffres officiels, le Maroc exporte pas moins de 23% de son agroalimentaire vers le marché français. Entre 2018 et 2022, ces exportations atteignaient 1,2 milliard, uniquement pour les fruits et baies (mandarines, melons, avocats...). La France, quant à elle, a acheminé près de 2,7 millions d'euros de légumes, plantes, racines et tubercules alimentaires vers le Maroc, tandis que ces chiffres étaient de plus de 812.000 euros sur la seule année 2023.

La nouvelle feuille de route agricole et forestière entre le Maroc et la France s'inscrit, par ailleurs, dans la suite de l'arrangement de coopération dans le domaine de la formation technique et professionnelle agricole et de l'enseignement supérieure vétérinaire signé en mars lors de la visite à Paris du ministre marocain de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts.

Ristel Tchounand

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 24/04/2024 à 18:48
Signaler
voila les résultats. ! après avoir sacrifié la pêche ! de plus la situation des agriculteurs n est pas encore réglée. espérons que la la réciprocité profitera aux agriculteurs français

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.