Au Maroc, les patrons sont confiants pour la croissance économique en 2024

Acteurs du dynamisme économique du royaume, les patrons marocains retrouvent un optimisme marqué pour l’économie nationale, espérant en tirer profit, même si les challenges restent importants dans un contexte mondial mitigé, selon la dernière étude de PwC.
Ristel Tchounand
(Crédits : DR)

90% des dirigeants sont confiants pour la croissance économique marocaine en 2024 et pensent que leurs entreprises en profiteront, selon la dernière enquête CEO Survey Maroc de PricewarterhouseCoopers (PwC) présentée à Casablanca ce 19 mars. C'est un regain conséquent de la confiance des patrons pour la situation économique du pays après une année 2023 où seuls 29% des chefs d'entreprises s'attendaient à une croissance intéressante. Cette année, les prévisions de croissance sont assez diverses. Si la Banque africaine de développement (BAD) et le Fonds monétaire international (FMI) prévoient une croissance du PIB de 3,5%, contre 2,8% en 2023, avant de bondir au-dessus des 4% en 2025. Bank Al Maghrib, en revanche, s'attend à 2,1%. La raison, entre autres, l'impact négatif des conditions météorologiques défavorables sur le début de la campagne agricole.

Les auteurs de l'enquête imputent l'optimisme actuel des patrons « aux grands projets que le pays mène à court terme, en particulier dans le contexte de l'organisation de la coupe du monde de foot de 2030 », laquelle, rappelons-le, suscite un engouement national et international autour du Maroc en termes d'investissements.

Le changement climatique, « facteur de risque élevé » pour les entreprises

Depuis plus de cinq ans, le Maroc connait une sécheresse, due notamment aux changements climatiques. Et cette réalité dont les effets se font ressentir dans certains pans de l'économie, ne laissent plus indifférentes les entreprises, peu importe leur secteur d'activité. Pour faire face au stress hydrique et rationnaliser la consommation de l'eau à titre d'exemple, les entreprises opérant dans le lavage automobile et les hammams (ces bains traditionnels qui font vivre de nombreuses familles) ne peuvent opérer que quatre fois dans la semaine.

Selon l'enquête de PwC, 56% des patrons marocains considèrent aujourd'hui le changement climatique comme « un facteur de risque élevé » pour les affaires. De ce fait, ils sont de plus en plus nombreux à envisager leur transformation pour faire face aux multiples contraintes de ces dernières années auxquelles se greffent avec acuité les perturbations liées au climat. D'ailleurs, la proportion des dirigeants qui s'attendent à la disparition de leur entreprise d'ici dix ans sans une transformation opérationnelle et stratégique, est toujours aussi élevée à 46%. Pour eux, la technologie reste clé. « Nous sommes fermement convaincus que les dirigeants marocains semblent s'engager sur cette voie de transformation continue et durable, en misant sur une approche pragmatique plaçant l'humain au cœur et la technologie à son service, explique Reda Loumany, Managing Territory Partner de PwC au Maroc. « L'attitude adoptée par les dirigeants marocains à l'égard de l'intelligence artificielle et du changement climatique illustre parfaitement ce pragmatisme », ajoute-t-il.

Malgré l'optimisme général affiché, l'un des facteurs qui inquiète les chefs d'entreprises est l'inflation. Même si à l'échelle nationale et internationale, celle-ci est attendue à la baisse, le contexte d'incertitudes qui règne à l'échelle mondiale ne rassure pas forcément.

Ristel Tchounand

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