CEDEAO  : un plan d'action commun pour le retour des biens culturels en Afrique

Le retour des biens culturels africains dans leurs pays d'origine préoccupe la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest). Le sujet a fait l'objet, mardi, d'une réunion entre les directeurs du patrimoine culturel et des musées de l'institution sous-régionale. Un plan d'action régional pour le retour de ces biens a été élaboré au cours de cette rencontre et devrait aboutir à l'horizon 2019-2023.
Des statues royales d'Abomey, des prises de guerre de l'armée française en 1892, actuellement la propriété du musée du Quai Branly en France.
Des statues royales d'Abomey, des prises de guerre de l'armée française en 1892, actuellement la propriété du musée du Quai Branly en France. (Crédits : Reuters)

«Reconstituer le patrimoine culturel régional», tel est l'objectif poursuivi par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) qui a tenu mardi à Cotonou, capitale béninoise, une réunion entre les directeurs du patrimoine culturel et des musées des quinze pays de l'espace communautaire. La rencontre a débouché sur l'élaboration d'un plan d'action régional pour le retour des biens culturels africains à leurs pays d'origine à l'horizon 2019-2023.

« L'objectif global visé par la CEDEAO à travers ce plan est de contribuer au retour dans leurs pays d'origine du patrimoine culturel des pays africains hors du continent, afin de reconstituer le patrimoine culturel régional», a déclaré Léopoldo Amado, commissaire pour l'éducation, la science et la culture de l'organisation sous-régionale. Selon lui, «ce plan d'action régional pour la restitution des biens culturels viendrait renforcer les actions déjà entreprises individuellement par les Etats dans ce sens». Et en cela, dit-il, «il faudrait que les propositions qui vont constituer ce plan d'action régional, tant attendu par les chefs d'Etat, soient des propositions concrètes à court, moyen et long termes ; des propositions pour l'intérêt régional, avec une répartition des responsabilités aussi bien au niveau des Etats qu'au niveau de la Communauté».

Lire aussi : Enquête : Parfum d'interdit à la Nouvelle Parfumerie Gandour de Côte d'Ivoire

A l'en croire, «les biens culturels des pays de l'Afrique de l'Ouest, où qu'ils se trouvent, constituent le socle du patrimoine culturel régional, dont la conservation et la valorisation devraient, par devoir mémoriel, être mieux faites par l'Afrique de l'Ouest et en Afrique de l'Ouest».

«Notre ultime priorité serait d'œuvrer à leur protection et à leur valorisation, une fois restitués, pour les générations futures de notre continent», a-t-il ajouté dans son allocution à l'ouverture de cette réunion qui se propose aussi d'identifier les conditions pratiques sur la problématique de retour de ces biens, de faire le point des démarches menées par ces pays dans ce processus.

Une action commune pour relever le challenge

Mais cette démarche ne saurait aboutir sans l'union des Etats membres de la CEDEAO. Un point sur lequel a insisté le représentant du président de la commission de la CEDEAO, Jean-Claude Kassi Brou, rappelant que cette union est indispensable «pour définir un mécanisme devant contribuer au retour des biens culturels africains à leurs pays d'origine, afin de reconstituer le patrimoine culturel régional».

Lire aussi : Afrique de l'Ouest : les banques ripostent face à la cybermenace

Il est temps, plaide-t-il, que l'espace communautaire se dote d'une feuille de route et d'une stratégie adéquate qui reflètent les différentes actions à mener pour atteindre des résultats probants dans ce processus qui date de décembre 2018. En effet, à cette période, lors du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de la CEDEAO au Nigeria, les dirigeants ouest-africains avaient adopté une Déclaration politique sur le retour des biens culturels africains dans leurs pays d'origine.

Ladite déclaration a été soumise à la commission de la CEDEAO et où les chefs d'Etat enjoignent à celle-ci de proposer un plan d'action régional pour le retour de ces biens. Au cours de cette réunion, il était donc question pour ces directeurs du patrimoine culturel de valider ce plan  et ensuite de le faire approuver par les ministres de la Culture des Etats membres de la CEDEAO.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.