Zimbabwe : Harare lâche du lest sur la réforme minière

Les autorités zimbabwéennes viennent de s’engager publiquement à s’acquitter de 1,8 milliard de dollars de dettes détenus par la Banque mondiale et la BAD. Harare a également annoncé l’abandon d’une des mesures phares de son projet de code minier, à savoir l’inscription obligatoire des entreprises minières sur la bourse locale.
(Crédits : Reuters)

Le Zimbabwe vient de s'engager à s'acquitter de ses dettes avec la Banque mondiale (BM), la Banque africaine de développement (BAD) et d'autres institutions financières, a déclaré Sibusiso Moyo, ministre des Affaires étrangères zimbabwéen. Le pays doit s'acquitter d'environ 1,8 milliard de dollars d'arriérés auprès du duo BM-BAD, avant de pouvoir solliciter d'autres mécanismes de financements internationaux dédiés au développement.

Renouer avec les financiers internationaux

«Nous nous sommes engagés à collaborer avec ces institutions clés en tant que partenaires pour la croissance au Zimbabwe, engagés à rembourser la dette avec la Banque mondiale et la Banque africaine de développement, entre autres. Nous croyons que nous serons en mesure de respecter toutes nos obligations», a précisé le chef de la diplomatie zimbabwéenne.

Harare avait pour rappel remboursé 15 ans d'arriérés au Fonds monétaire international en 2016. Le pays vient par ailleurs d'amorcer son retour au sein du Commonwealth qui regroupe les 53 anciennes colonies britanniques et que le Zimbabwe avait quitté en 2003, après les critiques adressées à l'ex-président Mugabe, au lendemain des élections contestées et la saisie des terres exploitées par des fermiers blancs.

Harare rassure sur la réforme minière

La «transition assistée» de novembre 2017, élément de langage utilisé par les militaires pour désigner le coup d'Etat qui a poussé Mugabe vers la retraite, semble avoir été bien accueillie par la Grande-Bretagne qui déclaré ce 20 avril son soutien inconditionnel au retour du Zimbabwe au sein du Commonwealth.

Le gouvernement présidé par Emmerson Mnangagwa continue son opération de charme envers la communauté internationale, en témoigne l'annonce de l'abandon de l'obligation d'inscrire les entreprises minières sur la bourse locale qui venait d'être introduite dans le projet de loi sur l'exploitation minière, défendu par l'Exécutif.

Une mesure qui avait déjà été critiquée par les opérateurs industriels et la Chambre des mines. Pour les opérateurs, cette proposition d'inscrire les entreprises minières au niveau local risquait de les mettre en péril, «vu le manque de profondeur et de liquidité qui permettrait aux sociétés de lever des capitaux». Une décision confirmée par le chef de la diplomatie zimbabwéenne : «Auparavant, il y avait une indication que la nouvelle loi sur l'exploitation minière aurait une obligation d'inscription sur la bourse locale. Mais nous pouvons vous assurer que cette qualification sera retirée». Cette annonce a été faite par Moyo, en marge d'un événement organisé à Londres par le think tank britannique Chatham House.

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