Le Ghana crée un fonds pour exorciser ses démons budgétaires

Le Ghana a rassemblé 94,6 millions de dollars pour renforcer son fonds d’amortissement de la dette publique. Mobilisé auprès d’investisseurs nationaux dans le cadre d’une émission obligataire, ce fonds a pour mission de refinancer la dette qui a gonflé après trois ans de crise énergétique, d'accroissement du déficit budgétaire, d'important déficit du secteur extérieur et de baisse des revenus du pétrole et de l'or.
Le siège de la Banque centrale du Ghana

94,6 millions de dollars avec un taux d'intérêt de 6%. C'est la dotation du fonds qui doit permettre au Ghana d'amortir sa situation de crise économique due à la baisse des prix des matières premières et mais aussi à une légère baisse dans la production de cacao. L'économie ghanéenne traverse en effet, une situation économique difficile qui a porté un coup sévère à la valeur de sa monnaie (le cedi) et aux finances publiques. Selon les derniers indicateurs macroéconomiques du Ghana, les coûts de facteur de production ont connu leur plus faible progression (9%) au mois de septembre 2016, contre 11,1% en août.

La mise en place de ce fonds d'amortissement avait été décidée par le parlement ghanéen en 2015.

« Sa mission est d'aider à refinancer la dette du pays notamment lorsque celle-ci devient exigible ou s'en rapproche. Le Ghana fait face à une chute mondiale des prix des matières premières et une régression de la production du café et du cacao, qui ont eu pour conséquence la chute de sa monnaie et de ses finances publiques », précisaient les parlementaires ghanéens.

Dans ce contexte le gouvernement ghanéen a décidé d'augmenter les revenus des fonctionnaires, et le niveau des revenus versés aux producteurs de cacao pour juguler la crise économique qu'il traverse ces derniers temps.

Perspectives encourageantes

Après un taux de 4 % en 2014 retombé à 3,7 % en 2015, la croissance économique du Ghana devrait repartir à la hausse pour atteindre 5,8 % en 2016 et 8,7 % en 2017. Une perspective qui prend appui sur le renforcement de la stabilité macro-économique et la batterie de mesures pour surmonter la crise énergétique qui paralyse le pays depuis des décennies.

Ce ralentissement est imputable à une conjonction de facteurs économiques, pour l'essentiel déjà présents en 2014 : trois ans de crise énergétique, accroissement du déficit budgétaire et de la dette publique, important déficit du secteur extérieur et baisse imprévisible des cours mondiaux pour les exportations de pétrole et d'or du pays. En effet, selon le rapport Perspectives économiques en Afrique (PEA) 2016, « le secteur des services a été le principal moteur de la croissance. Le secteur industriel a, lui aussi, affiché un taux de croissance positif, à 9.1 %. À moyen terme, on prévoit une reprise de l'activité, avec un taux de croissance de 5.8 % en 2016 et de 8.7 % en 2017 », précise le rapport.

Le même rapport prévient cependant : « La reprise de la croissance économique prévue pour 2016/17 dépend de la poursuite des mesures d'assainissement budgétaire, de la résolution rapide de la crise énergétique, de l'entrée en production de deux nouveaux puits de pétrole et de l'amélioration des productions de cacao et d'or ». Le gouvernement ghanéen sait désormais quel cap tenir.

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