Présidentielle au Ghana : Akufo-Addo veut sa revanche

Candidat à sa propre succession, l’actuel président ghanéen, John Dramani Mahama se présente pour un second mandat. Mais son principal rival, Nana Akufo-Addo, qu’il a battu de justesse lors de la précédente présidentielle, compte bien contrarier ses ambitions.
Ibrahima Bayo Jr.

Faut-il se prénommer John pour devenir président du Ghana ? Sous les œillères de la constitution ghanéenne, la réponse est assurément non. Seulement à la loupe de l'alternance à la plus haute fonction politique du pays, tous les présidents ghanéens depuis 2001 ont porté le prénom de John. C'est John Kufuor qui ouvre la « lignée » en prenant la succession de Jerry Rawlings en 2001 pour rester au pouvoir pendant deux mandats. John Atta Mills qui a succédé à Kufuor en 2009, meurt au pouvoir, en juillet 2012 à l'âge de 64 ans, au cours de son mandat. Son vice-président, John Dramani Mahama prête alors serment et devient le président par intérim avant de se faire élire six mois plus tard à la tête du pays.

A 58 ans, le président sortant dont le mandat arrive à terme cette année, est candidat à sa propre succession pour la présidentielle du 7 décembre 2016, après avoir été investi en novembre dernier par son parti, le Congrès démocratique national (NDC). Un scrutin à valeur de test puisqu'il est couplé avec les élections législatives pour désigner les 275 membres de la chambre monocamérale du pays. Le président sortant va sans doute surfer sur ses projets sociaux notamment en matière d'infrastructures avec la réhabilitation du réseau routier du pays ouest-africain. John Dramani Mahama va aussi capitaliser sur l'élargissement de la couverture santé mais aussi ses projets pour l'accès à l'éducation.

Remake

Mais l'élection intervient dans un contexte économique difficile. Pays producteur de pétrole et deuxième producteur d'or et de cacao du continent, le Ghana était vanté pour être un modèle économique stable dans un contexte international de crise. A la faveur de l'exploitation pétrolière amorcée en 2011, le pays a enregistré une croissance exceptionnelle de 14%, retombée depuis à 4% pour les chiffres les plus optimistes. Résultat, la capacité d'investissement du pays s'en trouve impactée devant l'effondrement des cours du pétrole et la mise à l'arrêt du plus important puits de pétrole du pays. D'un autre côté, la colère gronde dans les rues où l'inflation tasse le pouvoir d'achat des Ghanéens aux prises avec le chômage et les coupures d'électricité.

Une situation explosive qui pourrait profiter à Nana Akufo-Addo, candidat du nouveau parti patriotique (NPP), principal parti de l'opposition ghanéenne qui a eu la malchance d'échouer deux fois à convaincre les électeurs de le porter au pouvoir en 2008 et en 2012. Lors de la dernière élection, Akufo-Addo a été battu d'une très courte avance par le président actuel crédité de 50,70% des suffrages, contre 47,74%.

Ruminant cette défaite, ce juriste de 72 ans et fils d'un ancien président compte bien prendre sa revanche sur celui qui l'a empêché de s'installer sur le fauteuil « Flag Staff House », le palais présidentiel du Ghana. Il compte bien freiner les ambitions du président actuel. Alors John ou pas John à la tête du Ghana ? Réponse au soir du 7 décembre 2016.

Ibrahima Bayo Jr.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 17/10/2016 à 10:09
Signaler
Cet article contient assez de mise a jours. Et d'information erroné. La ligné des john a commencé avec Jerry john Rawlings. La situation energetique dans le pays est devenue assez stable avec la construction de cites de production électrique. Quand v...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.