Le FMI vient de louer, dans son dernier rapport, les «efforts» de réformes économiques entamées par des autorités égyptiennes, tout en exhortant la Banque centrale à se tenir prête à agir en cas de reprise de l'inflation. Le Fonds vient par ailleurs d'approuver le déblocage d'une nouvelle tranche de 2 milliards de dollars du prêt triennal de 12 milliards de dollars accordé par l'institution au Caire en novembre 2016.

Stabiliser l'inflation

«En durcissant la politique monétaire au début de l'année, la Banque centrale d'Egypte a réussi à inverser la forte inflation, qui constituait le principal risque pour la stabilité macroéconomique. La poursuite de cette tendance désinflationniste pourrait ouvrir la voie à un assouplissement progressif des taux d'intérêt. Mais la Banque devra rester vigilante et être prête à resserrer la politique monétaire si les pressions de la demande réapparaissent», explique David Lipton, directeur général adjoint du FMI, dans un communiqué.

Pour le conseil administratif de l'institution financière, la Banque centrale devra mettre en place à moyen terme un cadre de ciblage de l'inflation lui permettant de la stabiliser à un niveau faible. La mise en place d'un régime de taux de change flottant devrait, selon le FMI, servir de tampon pour les chocs externes, avec en parallèle la décision de la Banque d'introduire des frais à l'entrée pour le mécanisme de rapatriement.

Maintenir le train de réformes

L'institution a également salué la résistance du système bancaire égyptien face aux chocs modérés. «Les perspectives sont favorables, mais nécessiteront des efforts soutenus pour maintenir des politiques prudentes et faire progresser les réformes structurelles afin de soutenir l'objectif à moyen terme des autorités de croissances inclusives et de création d'emplois», précise Lipton. Le FMI a par ailleurs jugé les objectifs primaires d'excédent pour les exercices 2017-2018 et 2018-2019 réalisables, tout en alertant sur les risques liés à la hausse des prix du pétrole.

Le FMI a par ailleurs recommandé la poursuite des réformes des subventions énergétiques, la mise en œuvre à moyen terme de réformes de politiques fiscales ou encore la modernisation des administrations fiscales et douanières, de manière à «créer un espace budgétaire pour les investissements dans le capital humain et les infrastructures».