Kenya : Kenyatta veut mettre fin au « double-jeu » des fonctionnaires avec le privé

A titre d’avertissement, Uhuru Kenyatta a lancé un appel à tous les fonctionnaires pour qu’ils mettent fin à leurs affaires avec les entreprises privées. Prochainement, une loi sanctionnera de telles pratiques au Kenya.
Ristel Tchounand
Uhuru Kenyatta, président du Kenya : « Je tiens à rassurer les Kényans que, peu importe le coin de la planète où l'on cache des fonds volés au Kenya, la richesse illicite n'est plus hors de portée du gouvernement ».
Uhuru Kenyatta, président du Kenya : « Je tiens à rassurer les Kényans que, peu importe le coin de la planète où l'on cache des fonds volés au Kenya, la richesse illicite n'est plus hors de portée du gouvernement ». (Crédits : DR)

« Dans cette guerre [contre la corruption, ndlr], chacun de nous doit décider s'il sera un soldat pour le bien ou un collaborateur du mal ». C'est en ces termes on ne peut plus explicites qu'Uhuru Kenyatta a appelé hier, vendredi 25 janvier, l'ensemble des acteurs économiques au Kenya à prendre position face à la corruption, rapporte Daily Nation.

Outré par l'implication de membres de la fonction publique dans des cas avérés, le président de la République entend sévir contre les tractations entre fonctionnaires et entreprises privées.

Un projet de loi anti-conflits d'intérêts

A titre d'avertissement, le locataire de la State House de Nairobi a appelé tous les agents de l'Etat à mettre un terme à leurs deals personnels avec les entités privées. Le président kényan a demandé au procureur général de rédiger un projet de loi interdisant formellement ces pratiques, avec notamment un accent sur les notions de conflit d'intérêts ou de double loyauté, selon Standard Media. Le texte devra en l'occurrence remettre en question les dispositions d'un rapport de 1971 autorisant les fonctionnaires à travailler dans le secteur privé à condition de respecter les normes professionnelles et éthiques.

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Au Kenya, la lutte contre la corruption a davantage mis en lumière les pratiques déloyales de certains agents de l'Etat. Les médias locaux évoquent notamment des cas présumées de fonctionnaires qui -détenant en outre des postes dans d'importantes entreprises privées- sont parfois accusés d'exercer une influence sur les marchés publics. Il est également question des députés qui utiliseraient des informations liées aux affaires publiques en faveur de business personnels, ou encore des enseignants du public qui délaisseraient leurs salles de classes au profit d'écoles privées.

Le train de vie des grands commis de l'Etat dans le viseur

Outre ces mesures, le président Kenyatta prévoit également de visser le contrôle du train de vie des grands commis de l'Etat, particulièrement au plus haut niveau de l'Etat.

« Je tiens à rassurer les Kényans que, peu importe le coin de la planète où l'on cache des fonds volés au Kenya, la richesse illicite n'est plus hors de portée du gouvernement », a déclaré le président.

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Depuis deux ans, le Kenya mène une bataille acharnée contre la corruption. En 2017, le pays a réussi à récupérer 29 millions de dollars d'actifs perdus dans des affaires de corruption. En 2018, plusieurs haut responsables sont passés au crible et le nouvel élan de Nairobi mettra certainement la pression sur la famille des fonctionnaires.

Ristel Tchounand

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