Les habitudes de consommation des contenus Internet se forgent petit à petit en Afrique. C'est ce que rapporte un récent rapport de Sandvine, une firme canadienne spécialisée dans l'équipement réseau, sur la consommation globale du flux internet. Selon le document, la navigation sur les sites web reste la principale activité des africains sur le Net à 29 % (agrégat, download et upload). Il est suivi par les applications de communication (Skype, WhatsApp, iMessage, FaceTime) à 24,26 % et le Real Time Intertainement, qui englobe les services de divertissement en temps réel comme Netflix, Hulu, YouTube ou encore Spotify, le tout à 15 %. Ce dernier segment est la catégorie de trafic la plus dominante dans le monde, hors Afrique. Cela dit, au cours de la dernière année, il a connu une croissance phénoménale. Sa part de la circulation a presque doublé par rapport à l'année dernière. Le Real-Time Entertainment représente désormais 18,1% du trafic en downstream, c'est-à-dire, le flux téléchargé. Cela correspond à une augmentation de 8,6% par rapport à l'an dernier.
La navigation reste le générateur de trafic numéro 1 en Afrique, suivie par les applications de communication et les plateformes de divertissement audio et vidéo. Toutefois, ces dernières vont s'accaparer de la plus grande partie du flux, en raison de l'amélioration du réseau et la propagation des smartphones.
L'arrivée de la 3G et 4G change la donne
Cette tendance peut être interprété comme le résultat direct de l'amélioration du réseau (passage de 2G à la 3G et LTE) et des appareils (démocratisation du smartphone) dans la région. Selon les experts, il ne serait pas surprenant que le Real Time Entertainment détienne la part du lion dans les flux entrants et sortants.
Au cours des deux dernières années, les applications de messagerie instantanée, de VoIP et les services par contournement (over the top, en anglais, services qui permettent des livraisons audio et vidéo sans passer par le distributeur de réseau ordinaire) changent aussi les habitudes de consommation de données. Ces nouveaux outils de communication continuent de démontrer leur popularité avec les abonnés qui substituent les appels vocaux traditionnels et la messagerie SMS par un mélange de VoIP et over-the-top (OTT). La preuve : WhatsApp génère désormais plus de 7% du trafic réseau, et Viber (3,18%). Les deux applications font aujourd'hui parti du top-10 des applications qui téléchargent le plus de trafic dans la région.
La navigation par WAP, protocole de flux Internet approprié au mobile, continue de chuter. Selon les experts, le phénomène serait causé par une augmentation de l'adoption de smartphones dans la région. Fait notable : l'Afrique est la seule région où Opera Mini, le navigateur Web de Apple, axé sur l'efficacité des données sur les deux téléphones mobiles « ordinaires » et smartphones, reste parmi les 10 premières applications.
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