[Connect 54'] Quelles avancées sanitaires post-covid 19 pour l'Afrique ? L'Health Tech comme facteur de résilience sanitaire

Le coronavirus a révélé les défis sanitaires du continent, tout en faisant naître de nouvelles stratégies. Au sortir du Covid-19 : de quelles façons les politiques de santé et les capacités sanitaires du continent ont-elles évolué et quel rôle a joué l'e-santé pour surmonter la pandémie ? La Tribune Afrique, revient mardi 6 novembre à 13H GMT sur la question à l'occasion de son prochain Connect 54', intitulé : « Quelles avancées sanitaires post-Covid 19 pour l'Afrique ? L'Health-Tech comme facteur de résilience sanitaire ».

L'arrivée du SARS-CoV-2 à Wuhan fin 2019 a mis en évidence les liens d'interdépendance sanitaire à l'échelle mondiale, tout fragilisant les mécanismes de solidarité internationale. Aussi, bien que le raz-de-marée sanitaire annoncé en Afrique par les bailleurs multilatéraux n'ait pas eu lieu, l'urgence d'accéder à une véritable souveraineté sanitaire s'est rapidement imposée sur le continent africain.

Au plus fort de la pandémie, les centres de contrôle et de prévention des maladies du continent (Africa CDC) ont pris la question à bras le corps pour coordonner la riposte sanitaire. Néanmoins, les Nations Unies estimèrent globalement que la pandémie avait surtout mis en exergue « l'insuffisance des capacités de l'Afrique à fabriquer et à fournir les médicaments essentiels et les équipements de protection individuelle (EPI) nécessaires à enrayer la pandémie ».

Force est de constater qu'en dehors de l'Egypte, du Maroc et la Tunisie qui peuvent répondre à leurs besoins en médicaments, les autres pays du continent importent toujours leurs produits pharmaceutiques de l'étranger, et en particulier d'Asie (de Chine et d'Inde à plus de 80 %). A ce jour, l'Afrique représente 17,2 % de la population pour 3 % de la production pharmaceutique mondiale seulement. En chiffres, en 2020, l'Afrique comptait toujours moins de 400 fabricants répartis dans quelque 37 pays africains, contre 5 000 en Chine, alors qu'on y trouvait l'équivalent d'un quart des malades mondiales.

Vers plus d'autonomie pharmaceutique ?

En novembre 2020, le président du Gabon inaugurait La Santé pharmaceutique (LSP), la première usine de fabrication de médicaments génériques du pays, afin de s'extraire de sa dépendance de produits fabriqués à l'étranger et d'échapper aux médicaments contrefaits qui représenteraient jusqu'à 200 milliards dollars par an selon l'OMS (entre 2013 et 2017, 42 % des faux médicaments signalés venaient d'Afrique selon l'agence onusienne). Le Sénégal accueillera bientôt à Dakar, un vaccinopôle à Diamniadio, résultat d'un partenariat sénégalo-français post-Covid-19 (financé par la banque européenne d'investissement et la République française pour un coût de 200 millions de dollars).

A ce jour, un certain nombre de pays à l'instar de l'Afrique du Sud ou du Rwanda accélèrent leur marche vers la production locale de médicaments et de vaccins.
Parallèlement, aux stratégies de réponse rapide, la recherche s'accélère pour répondre à des pandémies telles que l'Ebola qui a fait sa réapparition le 20 septembre dernier dans le district de Mubende, en Ouganda. « Les vaccins utilisés avec succès pour enrayer les récentes épidémies d'Ebola en RDC ne sont pas efficaces contre le type de virus Ebola responsable de cette épidémie » en Ouganda, déclarait il y a peu, Tedros Adhanom Ghebreyesus le directeur général de l'OMS, en conférence de presse, soulignant l'urgence d'accélérer la recherche.

L'Health Tech, nouveau relais sanitaire du continent ?

Ayant activement participé à la riposte sanitaire, le secteur de l'e-santé a connu un renforcement significatif depuis l'apparition du Covid-19, apparaissant comme l'une des solutions médicales « sans frontière » les plus plébiscitées (tracking, e-learning, télémédecine) pour répondre en particulier, au manque de personnels qualifiés. Dès 2014, l'application e-Health au Nigeria permettait de réduire de 75 % le temps de transmission des informations relatives à la propagation du virus Ebola, favorisant une réponse ciblée. L'Afrique s'appuie sur les nouvelles technologies pour élaborer des solutions locales, favorisées par l'augmentation exponentielle des investissements. En 2020, les startups africaines avaient reçu 701,5 millions de dollars de financements (+43 % par rapport à 2019, selon des données compilées par Disrupt Africa).

D'après un rapport d'évaluation de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) (Suivi de la Couverture sanitaire universelle dans la Région africaine de l'OMS, 2022), l'espérance de vie en bonne santé a augmenté en Afrique, en moyenne de 10 ans par personne entre 2000 et 2019, conséquence d'une amélioration des services de santé essentiels, des progrès relatifs à la santé reproductive, et des avancées dans la lutte contre les maladies infectieuses. Dans l'ensemble, la couverture des services de santé essentiels s'est améliorée pour atteindre 46 % en 2019, contre 24 % en 2000. Néanmoins, le rapport indique également que « l'impact déstabilisant de la pandémie de COVID-19 pourrait menacer ces gains considérables ».

Quelles sont les avancées permises par la pandémie de Coronavirus ? Où en sont les systèmes de santé ? A quels coûts et selon quelles stratégies les financer ? Quels sont les défis majeurs à surmonter ?

Le mardi 6 décembre à 13h00 GMT (14h heure française)La Tribune Afrique fait le point sur les systèmes de santé et les grands défis sanitaires en Afrique, lors de son Connect 54', intitulé « Quelles avancées sanitaires post-Covid 19 pour l'Afrique ? ».

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