Pas d'excuses ! Mais une tentative d'opération de charme deux semaines après ce que d'aucuns ont appelé une bourde du président américain. Au cours du Forum économique mondial de Davos (le World Economic Forum, WEF), Donald Trump a invité son homologue rwandais Paul Kagamé à transmettre ses ''sentiments chaleureux'' à ses homologues chefs d'Etats africains.

« Je sais que vous vous réunissez bientôt, et je vous prie de transmettre mes sentiments chaleureux aux dirigeants africains », a expressément confié le dirigeant américain au président rwandais.

Cet échange intervient effectivement quelques jours après la polémique suscitée par les propos choquants du président américain à l'égard du continent africain dans lesquels il traitait les pays d'Afrique ''pays de merde''. Dans la foulée, les ambassadeurs africains à l'ONU indignés avaient exigé des excuses du président américain.

La rencontre en elle-même, entre les deux chefs d'Etat à Davos avait attiré beaucoup d'attention. Plusieurs dirigeants décideurs africains s'y attendaient, à des excuses aux pays africains. Malheureusement, contre toute attente la conférence de presse de restitution de ses échanges avec Kagamé n'a duré à peine deux minutes chrono. Assis côte à côte, Paul Kagamé et Donald Trump ont présenté à la presse de façon brève le contenu de leur échange.

« Je tiens à vous féliciter monsieur le président, en tant que nouveau responsable de l'Union africaine. C'est un grand honneur. Votre nomination a été annoncée récemment, et c'est sincèrement un grand honneur. Je sais que vous allez à votre premier sommet, transmettez mes sentiments chaleureux, mais c'est un grand honneur de vous avoir en ami », a insisté Donald Trump, attirant l'attention sur une ''excellente relation'' avec le Rwanda. Très à l'aise, de son côté, M. Kagamé a fait savoir aux médias que les échanges avec Trump ont porté sur l'économie et les échanges commerciaux et a parlé d'un ''bon'' entretien.

L'Amérique d'abord mais pas l'Amérique seule

En dehors des échanges eus avec le président rwandais, Donald Trump est intervenu au Forum. 10 ans après le dernier président américain à se livrer à la pratique, dans un discours maîtrisé, le chef de l'Etat des USA a répondu aux questions concernant le retrait des Etats-Unis vis-à-vis du monde et particulièrement sur sa politique de ''l'Amérique d'abord''.

Pour lui, il s'agit sans surprise de défendre les intérêts des Etat Unis avant toute chose. Donald Trump a expliqué que ce choix ne veut pas dire que l'Amérique vivra économiquement en autarcie par rapport aux autres pays.

« Je ferai toujours passer l'Amérique d'abord, tout comme les dirigeants d'autres pays devraient le faire aussi. Mais l'Amérique d'abord ne signifie pas l'Amérique seule », a-t-il déclaré.

Selon lui, les Etats Unis sont favorables au libre-échange, mais ce libre échange doit être ''juste et réciproque''. Livrant toujours son opinion concernant la perception de sa personne, Donald Trump a définitivement laissé ses empreintes sur le Forum de Davos en qualifiant la presse présente à son discours de ''méchante presse''. Des propos qui lui ont valu des huées dans cette salle de 1.500 personnes dont des chefs d'Etats, des hommes d'affaires et les médias.