La descente aux enfers se poursuit pour celui qui aura dirigé pendant 22 ans la Gambie. Au terme d'une enquête de 18 mois, l'organisation de défense des droits de l'Homme, Human Rights Watch, a révélé les cas de viols, d'agression sexuelle et de harcèlement à l'encontre de l'ex-président. Un rapport de l'ONG qui cite les accusations de trois femmes, mais aussi de proches et d'anciens responsables du régime gambien.
«Yahya Jammeh a piégé de nombreuses femmes gambiennes, les traitant comme ses choses», a déclaré Reed Brody, directeur de l'enquête et conseiller juridique à Human Rights Watch, avant de poursuivre : «Le viol et l'agression sexuelle sont des crimes, et Jammeh n'est pas au-dessus des lois».
L'une des victimes, Fatou 'Toufah' Jallow, ex-Miss Gambie 2014, a accepté de témoigner publiquement. Selon la jeune femme, tout a commencé après sa victoire à un concours de beauté parrainé par les autorités, alors qu'elle avait 18 ans. Le président entamera une sorte de chantage financier, lui offrant des cadeaux et des promesses, jusqu'à parvenir à ses fins en 2015, l'ayant préalablement droguée : «Il n'y a aucune femme que je veuille et que je ne puisse pas avoir», lui aurait-il notamment affirmé, raconte-t-elle. La jeune femme qui s'est enfuie peu après au Sénégal voisin invite aujourd'hui toutes les femmes abusées par l'ex-président à témoigner et à faire connaître leur histoire.
Un véritable réseau pour abuser des femmes
Selon HRW et Trial, l'ancien président, aujourd'hui en exil en Guinée équatoriale, aurait mis en place un véritable système pour attirer de jeunes femmes et abuser d'elles. Une sorte de harem composé de femmes travaillant dans le cercle présidentiel, mais «dont le vrai travail était de coucher avec lui».
La Commission Vérité, Justice et Réconciliation qui enquête sur les crimes présumés de l'ancien président a annoncé qu'elle allait entamer une série d'auditions consacrées à ces abus.
En Gambie, sur les quelque 700 dossiers concernant l'ex-président, aucun ne fait cas d'une agression sexuelle. La faute à une culture du silence profondément ancrée dans la société gambienne.
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