Gambie  : Yahya Jammeh « persona non grata » aux Etats-Unis

L'ex-chef d'Etat gambien, Yahya Jammeh et sa famille ne pourront désormais plus se rendre aux Etats-Unis. Le département d'Etat américain a annoncé dans un communiqué diffusé cette semaine que ceux-ci sont interdits d'entrer sur le territoire américain. L'ancien homme fort de Banjul est soupçonné de corruption et de violation de droits humains.
(Crédits : Reuters)

Même deux ans après avoir quitté pouvoir à Banjul, le président Yahya Jammeh n'est pas au bout de ses soucis. L'ex-chef d'Etat gambien doit faire face à de nouvelles sanctions internationales. Cette semaine, le département d'Etat américain a annoncé que Jammeh et sa femme, Zineb Jammeh, ainsi que leurs enfants Mariam Jammeh et Muhammad Yahya Jammeh sont interdits d'accès au territoire américain. Cette décision de l'exécutif américain s'explique par les diverses accusations portées contre l'ancien dirigeant ouest-africain qui vit en exil.

En effet, Yahya Jammeh qui a régné 22 ans sur la Gambie est soupçonné d'avoir détourné plus de 50 millions de dollars, soit près de 25 milliards de francs CFA. En février 2017 déjà, des relevés bancaires retrouvés ont révélé le détournement de quelques 8 millions de dollars sur la période 2012-2013, par l'ancien Président. Les sources proches de Banjul ont indiqué que les fonds en question ont transité vers un compte ouvert au nom de la fondation Jammeh pour la paix. Plus tard, en juillet 2017, le successeur de Jammeh, le président Adama Barrow, avait mis sur pied une commission chargée « d'examiner la gestion de certaines entreprises publiques, ainsi que les biens et les transactions financières de l'ancien président Jammeh et de certains de ses associés ». Présidée par le juriste Surahata Semega Janneh, doyen de l'Ordre des avocats, cette commission devrait éplucher les biens de l'ancien président. Aussi Yahya Jammeh doit faire face à de multiples soupçons en matière de violation de droits humains dans son pays.

Soutien à la lutte contre la corruption

Cette disposition contre Jammeh et sa famille n'est pas une surprise de la part des Etats-Unis. Le gouvernement s'est très souvent montré intransigeant envers tous les représentants de gouvernements étrangers soupçonnés d'avoir commis de graves faits de corruption ou une violation flagrante des droits de l'homme. Il s'agit pour Washington de montrer ouvertement son soutien à la lutte des autorités publiques de ces pays contre la corruption de haut niveau.

« Les Etats-Unis sont aux côtés du gouvernement de Gambie, de son peuple et de sa société civile pour soutenir la transition vers davantage de transparence, de responsabilité et de gouvernance démocratique », peut-on lire dans le communiqué du département d'Etat.

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