Nairobi impose un couvre-feu à la frontière somalienne

A un mois des élections générales, le Kenya doit faire face à la recrudescence d’attaques terroristes dans les régions frontalières à la Somalie. Une situation qui a poussé Nairobi à imposer un couvre-feu dans les trois districts les plus exposés aux attaques venues de Somalie.
Amine Ater
Les attaques d'Al Shabab se multiplient de plus en plus dans les districts kényans frontaliers avec la Somalie.

Les autorités kényanes viennent de décréter un couvre-feu à Lamu, Garissa et Tana River, trois districts dans la partie orientale du pays, décrits comme «dangereux et perturbés», après avoir été tout récemment le théâtre d'actes de violence et d'attaques attribuées au groupe somalien Al-Sahab, affilié à Al-Qaïda.

Frontières poreuses

Selon le secrétariat d'Etat à l'Intérieur, pas moins de 16 zones dans ces régions ont été désignées comme dangereuses. Cette mobilisation des autorités fédérales à Nairobi vient après les attaques du 7 juillet et une embuscade qui a coûté la vie à 4 policiers la semaine dernière dans le district de Lamu. Ces zones sont, rappelons-le, limitrophes de la frontière avec la Somalie, un pays enlisé dans les guerres civiles et où Al-Shabab est en insurrection contre Mogadiscio depuis 2006. Un conflit où le Kenya est partie prenante depuis près de 6 ans, après que Nairobi ait décidé de s'engager en Somalie pour stopper les attaques qui ciblent son territoire.

Risque sur les élections ?

L'armée kényane est toujours présente en territoire somalien. Elle forme l'ossature de la force multinationale chargée de lutter contre le terrorisme dans la région. Il n'empêche que l'objectif principal de l'intervention kényane en Somalie, à savoir sanctuariser son territoire contre les attaques d'Al Shabab, est loin d'être atteint. L'engagement du Kenya dans cette lutte lui coûte d'ailleurs cher, notamment l'attaque sanglante du groupe Al-Shabab contre un centre commercial de Nairobi en 2013 et qui avait fait 67 morts.

Cette décision d'imposer le couvre-feu dans les trois districts coïncide avec le début de la campagne électorale. Le Kenya tiendra ses élections générales dans un mois, ce qui fait craindre une tentative des Shebabs de perturber le scrutin, même si les Kényans se sont habitués aux altercations violentes entre formations partisanes durant les rendez-vous électoraux.

Amine Ater

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