Rien n'a encore filtré sur le contenu de l'audition, mais l'on sait d'ores et déjà que Souleymane Kamaraté passera un autre oral, lundi prochain devant la Section de recherches de la Gendarmerie, sous couvert du procureur Souleymane Meïté. En attendant, son interrogatoire de ce vendredi 26 mai a essentiellement porté sur l'impressionnante cache d'armes qui avait été découverte à son domicile de Bouaké lors des dernières mutineries.
Une poudrière d'armes lourdes au domicile d'un proche de Soro
Alors au cœur de la terreur des casernes, la Côte d'Ivoire découvrait dans une vidéo largement relayée sur les réseaux sociaux, des mutins s'emparer d'une poudrière constituée de caisses remplies d'AK-47, de lance-roquettes et de munitions d'armes lourdes dans la nuit du dimanche 14 au lundi 15 mai.
La frayeur de la découverte passée, le gouvernement ivoirien avait confirmé la découverte et annoncé l'ouverture d'une enquête. Le président du Parlement, Guillaume Soro, autrefois accusé par l'ONU de détenir un stock de 300 tonnes d'armes s'était alors retrouvé au centre des accusations là où ses proches dénonçaient un « complot » ourdi contre l'ex-chef des rebelles.
Pour couper court à la rumeur, Guillaume Soro avait enjoint son chef du protocole de se mettre à la disposition des enquêteurs. Mais l'affaire dite de « la cache d'armes de Bouaké » s'est enveloppée d'un voile opaque qui risque de compliquer l'enquête.
Les soldats mutins qui se sont emparés de cet arsenal d'armes lourdes, ont vidé les caisses et disparu avec leur contenu. En désespoir de cause, le gouvernement s'est résolu à publier un communiqué, en réalité un ultimatum, demandant aux mutins de rendre les armes non conventionnelles subtilisées.
Un lourd arsenal volatilisé, des craintes d'un commerce clandestin
« Tous les militaires détenant des armes qui ne sont pas leur dotation à les déposer auprès des commandants de régions militaires d'Abidjan, Bouaké, Daloa, et Korhogo avant le mercredi 31 mai 2017, délai de rigueur », exigeait le procureur militaire Bernard-Ange Kessi dans un communiqué relayé par la presse.
Prenant le relais des mutins qui ont su faire plier l'Etat, les démobilisés se rêvent en millionnaires. Estimés à plus 6000 disséminés un peu partout, ils ont entamé un mouvement d'humeur pour réclamer 18 millions de Fcfa chacun.
Un décaissement auquel l'Etat refuse de souscrire face à des ex-soldats qui ont été désarmés à la fin du processus de restructuration de l'armée consécutive à la crise post-électorale de 2010. La plus grande crainte c'est que l'arsenal découvert au domicile de "Soul to Soul" déclenche un commerce clandestin qui pourrait faire atterrir des armes lourdes entre de mauvaises mains
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