Burkina Faso : la situation à Bouaké en Côte d'Ivoire inquiète les commerçants

La mutinerie des militaires ivoiriens à Bouaké n'avantage pas les commerçants et les transporteurs burkinabè. La situation est devenue inquiétante, alors que des camions de transport de marchandises et des bus sont bloqués à la frontière et en territoire ivoirien.
Une file de camions de transport de marchandises immobilisés à Noe, une ville ivoirienne frontalière avec le Ghana,d'où des assaillants étaient venus attaquer le poste-frontière de la ville en septembre 2012.

La mutinerie à Bouaké, une des villes touchées par le mouvement de protestation des ex-rebelles ivoiriens, a fini par atteindre la région frontalière du pays. Au Burkina Faso au nord, la situation est ingérable pour les commerçants qui effectuent habituellement des allers-retours entre les deux pays. Plusieurs d'entre eux, bloqués par les soldats mutins, n'arrivent même pas à trouver un autocar ou un camion. Pour passer la frontière, les transporteurs sont en effet obligés de débourser de l'argent avant continuer leur chemin. Ceux qui ne le peuvent pas sont immobilisés contre leur gré.

Pendant ce temps, les commerçants et leurs marchandises se voient de plus en plus pressés des deux côtés de la frontière. Drissa Barro, patron de la compagnie de transport TCV, n'en revient pas. Il a une douzaine d'autocars bloqués entre Bouaké et Niangoloko : «Si jusqu'à lundi (aujourd'hui, ndlr) la situation ne revient pas à la normale, nous serons obligés de rappeler certains autocars sur Ouagadougou, car la prise en charge des passagers devient très compliquée», prévient-il au micro de nos confrères de RFI. Barro a dû payer les soldats pour faire passer deux véhicules.

Un coup pour l'économie de la région

Tout comme ses cars, au dernier poste-frontière de Yendéré du côté burkinabè, d'autres camions transportant des marchandises vers la Côte d'Ivoire sont immobilisés. Du Niger ou du Ghana, transportant des denrées périssables comme l'oignon et la tomate, ces camions subissent la loi des soldats mutins. Du côté du Syndicat national des commerçants du Burkina Faso, où on déplore cette immobilisation, personne ne demande mieux qu'un retour à la normale.

Malheureusement, ces interceptions à la frontière portent un coup à l'économie ivoirienne et le capital de confiance chez les commerçants, acquis depuis la fin de la récente guerre civile, se voit aujourd'hui voler en éclats. «Il faut s'attendre à un impact qui devra être évalué pour voir comment les investissements nationaux comme étrangers vont évoluer», a déclaré à RFI, Alban Ahouré, professeur d'économie.

Pour rappel et jusqu'à ce lundi matin, des coups de feu avaient été signalés dans les camps militaires d'Abidjan et Bouaké au nord de la capitale. Des événements que La Tribune Afrique suit heure par heure, depuis ce dimanche.

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Commentaires 3
à écrit le 19/05/2017 à 20:08
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Les africains ne comprendront jamais qu'ils ont un grand retard en matière de développement (économique, politique) et pour ce ils devraient tourner le dos à la barbarie. Prendre l'option de positiver les choses pour le bien de tous.

à écrit le 16/05/2017 à 23:09
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Fait gaffe à vous et calmer vous

à écrit le 16/05/2017 à 23:09
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