Afrique du Sud : Ramaphosa mobilise 22,2 milliards d’euros de nouveaux investissements

A la Conférence sur l'Investissement en Afrique organisée du 5 au 7 novembre, sous le thème « Accélérer la croissance en établissant des partenariats », le pays a mobilisé plus de 22,2 milliards de nouveaux investissements. Dix entreprises françaises dont Total, Air Liquid et Leroy Merlin vont miser au total plus de 1,2 milliard d'euros.
Ristel Tchounand
(Crédits : Twitter/South African Investment Conference)

Mission accomplie pour Cyril Ramaphosa qui comptait énormément sur la South Africa Investment Conference qui s'est tenue hier, mercredi 6 novembre, à Johannesburg, pour revitaliser l'investissement privé dans son pays. A la fin de journée, il a pu mobiliser 363 milliards de rands (soit plus 22,2 milliards d'euros) de nouveaux investissements émanant des secteurs public et privé. Cette réalisation dépasse de 17% celle de la première édition de cet événement en 2018 qui avait débouché sur 31 projets annoncés dont huit sont achevés à ce jour et 17 en construction ou en phase de mise en œuvre.

« Il est agréable de voir que les investisseurs continuent de considérer l'Afrique du Sud comme un pays offrant beaucoup à offrir et une destination d'investissement rentable. Nous avons beaucoup à offrir [...] dans les ressources naturelles et minérales, avec une main-d'œuvre jeune et compétente [...] a déclaré Cyril Ramaphosa, soulignant l'importance que représentent pour son pays la dynamisation des investissements et la réduction du taux de chômage qui est actuellement de l'ordre de 29%. »

10 entreprises françaises investissent 1,2 milliard d'euros

Sur l'ensemble de ces investissements qui ont porté sur tous les secteurs clés de l'économie, dix entreprises françaises dont le ''supermajor'' Total, le gazier industriel Air Liquide et le géant de la grande distribution Leroy Merlin vont investir au total 20 milliards de rands, soit plus de 1,2 milliard d'euros, dans l'économie sud-africaine, rapporte Fin24.

Dans le secteur financier, la Banque de développement des BRICS (NDB) a annoncé 23 milliards de rands, visant à multiplier les opportunités dans le secteur bancaire sud-africain.

Santé, formation, télécoms, automobiles...

Dans le domaine de la santé, l'allemand B Braun investira 300 millions de rands (18,4 millions d'euros). Le Japon quant à lui se positionne sur la formation avec l'officialisation par son ambassadeur en Afrique du Sud Norio Maruyama et le ministre sud-africain du Commerce et de l'Industrie Ebrahim Patel, de la Japan-South Africa Business School.

Plusieurs grandes entreprises sud-africaines, tous secteurs confondus se sont également prononcées. Parmi elles, le géant des télécoms MTN qui débloquera 50 milliards de rands sur les cinq prochaines années, à raison de 10 milliards de rands par an, afin de contribuer au déploiement de l'infrastructure et de la connectivité numériques et à la construction de propriétés pouvant être utilisées dans 21 pays.

L'Association nationale sud-africaine des constructeurs automobiles (NAAMSA) qui regroupe les sept plus grands constructeurs automobiles implantés en Afrique du Sud dont Ford, Toyota et BMW vont investir six milliards de rands (environ 368 millions d'euros). Toyota a précisé que son investissement de 2,43 milliards de rands (près de 149 millions de dollars) sera réalisé dans un nouveau modèle de voiture particulière qui entrera en production à Durban d'ici à la fin de 2021.

Objectif : Top 50 du Doing Business d'ici 2022

Soulignant les efforts menés par son pays pour faire de l'Afrique du Sud une destination privilégiée pour les investisseurs, notamment en termes de réduction des coûts pour les entreprises, le président Ramaphosa a précisé son ambition :

« Nous nous sommes fixé pour ambition de figurer dans les 50 premiers pays de l'indice de la facilité de faire des affaires de la Banque mondiale d'ici trois ans ».

Avec une croissance du PIB de 0,8% en 2018, l'Afrique du Sud a du pain sur la planche en effet pour faire progresser son économie dans un contexte conjoncturel difficile. L'agence de notation Moody's a conforté les espoirs en maintenant la semaine dernière la note de la dette du pays à « Baa3 », mais la perspective négative qui y a été associée suggère les efforts à poursuivre. En matière de Doing Business, l'Afrique du Sud a reculé de deux rangs dans le classement 2019 au 84ème rang. Si le pays veut effectivement rejoindre le top 50, il devra notamment intensifier les réformes.

Ristel Tchounand

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