Tanzanie : Acacia Mining dénonce une sous-évaluation de ses actifs par Barrick Gold

Le différend opposant l’Etat tanzanien à Acacia Mining sera-t-il bientôt désamorcé ? Barrick Gold, actionnaire majoritaire dans le tour de table de cette dernière, tente aujourd'hui de trouver une issue à travers le rachat des parts des actionnaires minoritaires qui, eux, rejettent le montant de la valorisation des actifs d'Acacia Mining.
Barrick Gold est la deuxième plus grande entreprise aurifère au monde. Elle détient actuellement 63,9% de participation dans Acacia Mining.
Barrick Gold est la deuxième plus grande entreprise aurifère au monde. Elle détient actuellement 63,9% de participation dans Acacia Mining. (Crédits : dr)

Acacia Mining rejette le montant de sa valorisation par Barrick Gold, l'actionnaire majoritaire de la société, a annoncé la compagnie minière dans un communiqué publié lundi 24 juin. Dans une proposition datée du 21 mai 2019, Barrick a offert aux actionnaires minoritaires 0,153 action de son capital-actions, en échange de chacune de leurs actions dans la société. Une offre de rachat évaluée à 285 millions de dollars, ce qui élève la valeur de l'entreprise à 787 millions dollars. Trop peu, estiment les actionnaires minoritaires d'Acacia mining.

Pour cause, en 2018, Barrick Gold évaluait ces mêmes actifs à 1,3 milliard de dollars dans son rapport annuel, avant de se rétracter il y a un mois, annonçant que certaines des hypothèses d'Acacia concernant ses actifs n'étaient pas justifiables. Acacia Mining qui a rejeté la proposition de son partenaire se dit ouverte à des négociations.

«Acacia continue de croire que sous réserve d'un prix d'offre équitable [...], l'acquisition par Barrick des actions d'Acacia [...] serait une solution attrayante pour les principales parties prenantes», explique la société dans son communiqué.

Négociations entre l'Etat et Barrick Gold

Barrick est la deuxième plus grande société aurifère au monde. Elle détient actuellement 63,9% de participations dans Acacia Mining. Spécialisée dans l'exploitation de l'or en Tanzanie, cette dernière est en conflit ouvert avec les autorités de Dar Es-Salam qui lui réclament depuis deux ans des arriérés fiscaux qui s'élèvent à 190 milliards de dollars. Un montant revu à la baisse à 300 millions de dollars, après des négociations avec la société-mère Barrick Gold. C'est en 2017, lors d'une réunion entre le président John Magufuli et le président exécutif de Barrick, John Thornton, que les deux parties se sont accordées pour qu'Acacia Mining verse 300 millions de dollars au gouvernement afin de solder le différend qui les oppose.

Lire aussi : Tanzanie : Acacia Mining (officiellement) accusée de sous-déclaration et de fraude fiscale

Barrick Gold a par la suite proposé de racheter le reste des actions dans sa filiale d'Acacia Mining, premier opérateur aurifère en Tanzanie. Sauf que les actionnaires minoritaires rejettent non seulement la valorisation, mais protestent aussi contre la décision du gouvernement d'exclure la filiale des négociations, en traitant uniquement avec la société-mère Barrick Gold.

Fin mai 2019, les autorités tanzaniennes annonçaient qu'elles ne permettraient plus à Acacia Mining de gérer ses mines d'or dans le pays. Elles informent également les différentes parties de leur volonté de négocier exclusivement avec Barrick.

Selon Acacia Mining, la position prise par Barrick a affaibli la société, mais elle se veut rassurante :

«La société continue de fonctionner dans l'intérêt supérieur de ses parties prenantes et cherchera à continuer à démontrer son engagement à long terme envers la Tanzanie, ses habitants et l'industrie minière».

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