Sahara : la « Blue Economy » au cœur de la vision de Mohammed VI

Le souverain marocain place désormais le Sahara au cœur de son modèle de développement, avec la volonté de transformer le sud du pays en « moteur de développement régional et continental », à travers la valorisation de sa façade atlantique.
Le port de la ville de Dakhla, au sud de l'Atlantique marocain.
Le port de la ville de Dakhla, au sud de l'Atlantique marocain. (Crédits : ANP)

« La façade atlantique sud du royaume, constituera une interface maritime d'intégration économique et un foyer de rayonnement continental et international », les mots prononcés par Mohammed VI, le 7 novembre dernier lors du discours de commémoration du 45e anniversaire de la Marche Verte, donnent la mesure de l'ambition marocaine. Le souverain qui place désormais le Sahara au cœur de son modèle de développement, a notamment exprimé sa volonté de transformer le sud du pays en « moteur de développement régional et continental », à travers la valorisation de sa façade atlantique.
Faisant notamment référence à l'ouverture des consulats de 16 pays dans les villes de Laâyoune et de Dakhla, Mohammed VI s'est félicité des nombreuses avancées réalisées au cours des dernières années dans le dossier du Sahara. Le ton est donné. Pour le Maroc, c'est désormais à travers des actions juridiques et diplomatiques menées sur la scène internationale que la dynamique de souveraineté territoriale que représente la marche verte se poursuit.

Au cœur de la vision marocaine, le développement d'une véritable économie maritime vient ainsi soutenir les grands projets structurants entrepris depuis quelques années dans le sud du pays pour optimiser le potentiel du Sahara. A l'instar du centre hospitalier universitaire (CHU) de Laâyoune, de la faculté de médecine et de la Cité des métiers et des compétences (CMC) de la ville, relevant de l'OFPPT, ou encore du projet de la voie express reliant Tiznit à Dakhla dont les travaux devraient reprendre au cours des prochains jours, une centaine de chantiers d'envergure ont été intégrés dans le Projet de Loi de Finances 2021, présenté en octobre dernier.

Après Tanger-Med, le port de Dakhla Atlantique futur hub au sud du pays

Premier port d'Afrique, récemment nommé seconde zone économique mondiale après « Dubaï Multi Commodities Center » aux Emirats arabes unis, selon le dernier rapport du Financial Times, le port de Tanger-Med installe le Maroc comme l'une des plateformes logistiques majeures à l'échelle planétaire. Une succes story que le royaume chérifien ambitionne de réitérer à travers le futur port de Dakhla Atlantique, autre grand projet en cours de réalisation dans le sud du pays.  
Doté d'un investissement global de 10 milliards de DH (environ 1 milliard d'euros), la partie terrestre du port comprendra une zone industrielle de 270 ha, dont environ 60 ha aménagés pour diverses activités industrielles, administratives et de stockage ainsi qu'une zone franche de 13 ha. I, installé sur le site de Ntireft, à 40 km au nord de Dakhla, il devrait également avoir des dessertes avec les principales stations portuaires de la région dont celles de Casablanca, Tanger et Las Palmas.

L'économie bleue, nouveau grand chantier du royaume

Outre la promotion de la pêche maritime, principale activité économique dans la région, la feuille de route dessinée par le roi intègre les principes de l'économie bleue pour soutenir l'essor de la zone en investissant aussi bien dans le dessalement de l'eau de mer que dans les énergies renouvelables d'origine éolienne et hydrolienne.
Autre levier stratégique, Mohammed VI ambitionne également de développer le tourisme dans la région, en donnant un nouvel élan au plan Azur afin d'installer le Sahara en véritable destination balnéaire. Créé dans l'objectif initial d'atteindre 10 millions de touristes en 2010, le plan Azur prévoit la création de six stations balnéaires respectueuses de l'environnement dont celle de « Guelmim Plage blanche », ainsi qu'une autre à Dakhla.

Pour rappel, les relations entre le Maroc et l'Espagne font l'objet de tensions depuis la présentation à fin 2019 de deux textes de loi relatifs à l'établissement de la zone économique exclusive du royaume à 200 milles marins. Dans ce contexte, le souverain alaouite a exprimé sa volonté de poursuivre le dialogue avec le voisin espagnol présenté comme « pays ami », dans le respect du droit international, tout en insistant sur l'impact socio-économique d'une définition claire des espaces maritimes.

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