Algérie : grève et émeutes à Bejaïa suite à l'application des mesures d'austérité

Imposée depuis quelques jours, l’austérité a déjà mis le feu aux poudres en Algérie. Des émeutes ont éclatées dans le Nord du pays, notamment dans le chef-lieu de la Petite Kabylie : Béjaïa. Des débordements survenus en marge d’un appel à la grève des commerçants, en réaction à la hausse de la TVA sur les produits de consommation. Actuellement un calme précaire règne en Kabylie en attendant les premières réactions officielles.
Amine Ater
Rentrée en application depuis 4 jours, la loi de finance 2017 met déjà sous pression le gouvernement algérien

L'année 2017 semble débuter sous fond de tension en Algérie. En effet, les mesures d'austérité qui comportent des hausses de taxes prévues par la loi de finances 2017 sont entrées en vigueur le 1e janvier dernier. Elles ont ont pris de courts les algériens notamment les commerçants. Ces derniers ont appelé à la grève, un mouvement condamné par l'Union générale des commerçants et artisans (UGCA), mais qui a pris de l'ampleur en Kabylie notamment dans la ville de Béjaïa.

Le mouvement social a rapidement dégénéré à Béjaïa qui a connu des affrontements entre jeunes et forces de police. Des scènes de guérilla urbaine qui ont enregistré la dégradation d'édifices publics et le pillage de commerces. Un climat qui rappelle les événements de 2001 où la Kabylie a connu un vaste mouvement de contestation violemment réprimé par le pouvoir. Selon la presse algérienne, quelques quartiers d'Alger ont également été contaminés par les troubles, notamment le quartier chinois et la zone d'Ain Benian (Ouest). Des incidents qui ont été rapidement maîtrisés par la police.

Une grève « sauvage »

Un calme précaire règne également à Béjaïa où les commerces ont commencé à rouvrir, après une nuit agitée. Seuls les étudiants continuent a manifester devant la cité universitaire. Ce mouvement social vient en réaction à la hausse de la TVA qui est passée de 17 à 19%, le 1er janvier dernier et représente la première grève générale de commerçant depuis la guerre d'indépendance. Pour la société civile, ce déchaînement de violence est contre productif et facilite la répression de l'Etat sous couvert de « rétablir l'ordre ».

Il n'empêche que cette grève « non encadrée » a été largement suivie dans les wilayas de Béjaïa, Bouira et Boumerdés. La particularité de cette grève est qu'elle a débuté sur les réseaux sociaux et en dehors de toute centrale syndicale. Une contestation qui a très peu de chance d'aboutir vu que la loi de finance qui cristallise les tensions a été votée, promulguée et est déjà en application. Bien que la grève ne soit pas respectée à 100%, la suite des événements dépendra fortement de la réaction de l'Etat.

Amine Ater

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Commentaires 3
à écrit le 05/01/2017 à 13:23
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Nos merveilleux jeunes sont dynamiques mais ne sont pas des casseurs. La situation sociale est certes difficile, mais gérable grâce à une gestion rigoureuse des moyens et surtout grâce à l'innovation et le travail. Beaucoup d'articles de presse utili...

le 07/02/2017 à 23:33
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Oui ns manifestons quand c'est nécessaire mais c'est pas pour autant qu'on peut créé la saizanie ns sommes un peuple unis pour le meilleur et pour le pire. Vive l'Algérie.

à écrit le 04/01/2017 à 19:17
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Notre système néolibéral ne nous promet que du sang et des larmes, comment ne pas réagir !? Total soutien envers tout ceux qui se révoltent.

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