Le Kenya, qui espère emprunter sur les marchés financiers, bénéficierait de meilleures conditions s'il parvenait auparavant à conclure un accord de crédit avec le FMI, estiment les experts. Cette analyse a été rejetée par Patrick Njoroge le gouverneur de la banque centrale kenyane. Il considère que cela constitue certes un atout, mais que le Kenya n'est pas dans l'urgence d'obtenir un nouveau crédit auprès du Fonds monétaire international (FMI), sachant que son économie poursuit sa croissance. Le Kenya, qui a connu une croissance économique de 6,1% en 2018 et s'attend à un taux de 6,3% cette année, veut procéder à une émission d'euro-obligations de 2,5 milliards de dollars. Selon les analystes, le pays est-africain pourrait obtenir un meilleur taux d'intérêt si un nouvel accord avec le FMI était conclu.
L'accord précédent, d'un montant de 989,8 millions de dollars, a expiré en septembre, le gouvernement n'ayant pas rempli les conditions requises pour une prorogation, y compris l'abrogation du plafond des prêts commerciaux. Le pays espère trouver un terrain d'entente avec le FMI au cours des négociations prévus le mois prochain. « Ce n'est pas comme si l'économie était ruinée et a besoin du FMI pour se tirer d'affaire », assure le gouverneur à la presse, minimisant l'impact d'une absence d'accord. Ces dossiers sont distincts selon Njoroge, cité par Reuters. Il s'est exprimé, ce jeudi 27 mars à Nairobi, au lendemain de la décision de la Banque centrale de maintenir son taux directeur à 9%.
Dans un contexte économique mondial dominé par les différents commerciaux entre les Etats-Unis et la Chine ainsi que le Brexit, se dégage une tendance de ralentissement économique, à laquelle le Kenya, très dépendants des investissements directs étrangers, ne pourra pas échapper. « Ces éléments externes continueront à faire baisser les attentes et les résultats de l'économie mondiale et cela a évidemment des implications pour nous », confie le gouverneur de la Banque centrale. Aussi l'économie kényane a été plombée par le niveau de la dette, en augmentation. Estimée en 2018 à 42,7 milliards d'euros, la dette du pays devrait s'établir à 60 milliards d'euros à l'horizon 2022, selon les prévisions du FMI.
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