Nigeria : prudent, le sénat refuse à Buhari un prêt astronomique !

Le gouvernement fédéral du Nigéria ne pourra pas avoir un nouveau prêt auprès de la Banque Mondiale comme voulu par le président Muhammadu Buhari. La demande d'un prêt de 29,9 milliards de dollars auprès de cette institution, introduite par le Chef de l'Etat nigérian, n'a pas été approuvée par le sénat.

C'est un coup dur pour Muhammadu Buhari. Le Sénat nigérian a refusé d'autoriser la sollicitation d'un nouveau prêt auprès de la Banque Mondiale pour financer un projet jugé important pour le pays. En effet, dans une lettre adressée à la Chambre haute du Parlement, le président a expliqué que l'argent devrait servir à la mise en œuvre rapide de projets dans plusieurs secteurs, particulièrement sur les infrastructures, l'agriculture, la santé, l'éducation, la distribution d'eau, la croissance et la création d'emploi, la réduction de la pauvreté par le biais de programmes de filets de sécurité sociale et de réformes de la gouvernance et de la gestion financière, entre autres. La demande soumise au vote a été rejetée par les sénateurs à une écrasante majorité alors qu'ils n'auraient même débattu du sujet.

Le déficit en infrastructures, cible du projet

Pour le président Buhari, le projet de prêt était nécessaire pour résoudre l'immense déficit en infrastructures que le pays connaît actuellement et les énormes ressources financières requises pour réduire le fossé face aux ressources en baisse et l'incapacité des clauses budgétaires annuelles à combler le déficit des infrastructures. Dans sa lettre de demande d'approbation, pour justifier son programme d'emprunt, le président mettait en avant son importance :

« J'aimerais souligner le fait que les projets et programmes du plan d'emprunt ont été choisis selon les évaluations économiques techniques positives et les contributions qu'ils apporteraient au développement socio-économique du pays, y compris la création d'emplois et la réduction de la pauvreté et la protection des plus vulnérables et des très pauvres de la société nigériane », a indiqué le dirigeant nigérian dans la lettre envoyée au sénat.

Un sénat en phase avec l'opinion publique

A l'annonce de cette demande de prêt auprès de la Banque Mondiale, la grande majorité des Nigérians avaient exprimé leur rejet de la démarche du président sur les réseaux sociaux. La population nigériane estime que cela constituerait un lourd fardeau de dette à leur pays. Les partis politiques se sont également prononcés sur le sujet. Le Parti Démocratique des Peuples a manifesté son opposition à l'initiative du président et a parlé d'un projet « anti-peuple » qui pourrait amener le Nigeria entre les griffes du Club de Paris des nations endettées. Selon un rapport de la Banque Centrale du Nigeria, l'emprunt externe le plus élevé de cette nation entre 2010 et 2014 était de 5,2 milliards de dollars en 2014. Confronté aux conséquences de la baisse drastique des recettes du pétrole, le Nigeria recherche d'autres ressources pour financer le fossé dans les revenus publics. Selon les données actuelles, la chute de recettes pétrolières cause une perte d'environ 20 milliards de dollars par an.

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