Le Ghana émet des obligations d'une maturité de 10 ans

Afin de gérer la dette publique, les autorités ghanéennes ont levé en fin de semaine, 110 millions USD d'obligations sur le marché obligataire du Ghana. Tenant sur une période de maturité de 10 ans, il s'agit de la plus longue maturité de l'histoire du marché du titre de la dette publique de l'Afrique de l'ouest.
Avec un rendement obligataire de 19%, Accra attend beaucoup de ses obligations pour se relever économiquement parlant.

La situation de la dette du Ghana est telle que les autorités doivent trouver une solution pour pouvoir relancer l'économie de ce pays qui était fleurissante il y a encore quelques années. Le gouvernement Ghanéen a ainsi émis 110 millions de dollars d'obligations à 10 ans sur son marché obligataire, a-t-on appris auprès des sources bancaires. Avec un rendement obligataire de 19%, Accra attend beaucoup de ses obligations pour se relever économiquement parlant.

Pour ouvrir cette obligation à tout le monde, les autorités ghanéennes ont permis aux investisseurs étrangers de soumettre aussi leurs offres. Il s'agit d'une stratégie du gouvernement pour effectuer l'opération dans un environnement concurrentiel et d'obtenir des offres élevées au maximum. Selon le groupe d'arrangeurs des opérations composé de Barclays Bank, de la Stanbic Bank Ghana et de la société de courtage Strategic African Securities, cette procédure a permis au Ghana « d'obtenir des offres s'élevant à plus de 182 millions USD, soit près du triple, de l'objectif initial qui se chiffrait à 50 millions USD ».

Mieux gérer la dette publique

Évaluée dernièrement à 63% du PIB, la dette publique ghanéenne pourrait selon le ministère des finances, représenter 70% du PIB d'ici la fin 2016, si le budget d'État tient ses promesses en termes de dépenses.

Afin de renforcer son fonds d'amortissement de sa dette publique, mis sur pied en 2015, le Ghana avait déjà rassemblé fin octobre 94,6 millions USD auprès d'investisseurs nationaux. L'objectif était de re financer la dette qui a pris des ampleurs effarantes après trois ans de crise énergétique, d'accroissement du déficit budgétaire, d'important déficit du secteur extérieur et de baisse des revenus du pétrole et de l'or.

Rappelons qu'il y a quelques mois, le ministre des finances du Ghana et les banques avaient mis sur pied un calendrier d'émission révisé, valable d'août à décembre 2016, dont le but est de permettre la mobilisation de 6,4 milliards USD. L'émission des 110 millions d'obligations rentre dans ce cadre. Si la somme nécessaire est mobilisée, le gouvernement  pourra peaufiner sa stratégie de gestion de la dette sur le long terme.

Subissant le poids de ses dettes énormes, le Ghana voit sa croissance entravée. Le FMI avait pourtant prévu un taux de croissance de 5,8% pour 2016 contre 3,7% en 2015. La réalité doit être bien loin aujourd'hui.

Alors que le pays se prépare aux élections présidentielles et législatives en décembre prochain, l'allègement de la dette n'est pas seulement d'un enjeu économique mais surtout politique. Car il en va de la survie de l'actuel gouvernement.

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