Et de trois pour John Magufuli ! Le président tanzanien vient de nommer son 3ème ministre des mines depuis son élection à la tête du pays d'Afrique de l'Est en 2015.
Dotto Biteko, dont la nomination a été annoncée à la télévision par le Secrétaire d'Etat John Kijazi devra apaiser les tensions et arbitrer les conflits entre l'Etat et les compagnies minières. Le plus célèbre est sans doute celui opposant le gouvernement et le producteur d'or Acacia Mining sur une facture d'impôts de 190 milliards de dollars. Un litige qui limite les activités d'Acacia Mining en Tanzanie.
Le nouveau ministre des mines tanzanien Dotto Biteko devra s'atteler à la lourde tâche de créer des passerelles de dialogues constructives entre les différents protagonistes dans un pays caractérisé par un climat de défiance entre l'Etat et les compagnies minières du pays.
Un conflit sur fond de hausse des taxes
Tout à commence en 2017 lorsque le président John Magufuli - qui avait promis de lutter contre la corruption et d'assainir le secteur minier lors de sa campagne électorale de 2015 - a décidé de mettre ses menaces à exécution. Le gouvernement a en effet adopté des lois qui, selon les compagnies minières, sont coûteuses et pèsent dans leurs finances.
De nouvelles lois qui ont augmenté les taxes sur les exportations de minéraux, imposé une participation plus importante de l'Etat dans certaines activités minières et obligent les compagnies minières à construire des unités de transformations locales pour empêcher l'exportation des minerais bruts.
Une stratégie qui selon les autorités tanzaniennes devrait contribuer à réduire la corruption et l'évasion fiscale caractéristiques du secteur minier qui contribue à près de 4,8% au PIB du gouvernement. Magufuli surnommé le «bulldozer » pour sa vision rigoriste de la gestion des deniers publics a confié le dossier à un initié et spécialiste du secteur.
Dotto Biteko, un homme du sérail
Adjoint au ministre des mines depuis janvier 2018, Biketo s'est aussi illustré par l'enquête parlementaire qu'il avait dirigé et qui a conclu à une fraude fiscale et à une contrebande généralisée dans le secteur des pierres précieuses. Des allégations qui ont été niées par les compagnies incriminées.
Sa nomination laisse croire à une continuité dans ligne directrice adoptée par le gouvernement tanzanien depuis 2017. Une politique inscrite dans une tendance générale en Afrique caractérisée par des tentatives de reprises du contrôle sur leurs ressources minières.
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