[CONNECT LIVE] Le digital peut-il sauver la culture  ?

La crise d'aujourd'hui donnera, à n'en point douter, un coup d'accélérateur à la digitalisation des activités liées à la culture et aux arts du spectacle sur le continent.

Avec le tourisme, les secteurs culturel et créatif ont été les plus touchés par la crise actuelle. Pour les seuls pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économique, le taux des emplois menacés varie entre 0,8 % et 5,5 %.

En Afrique, le patrimoine culturel est inestimable et paradoxalement, la culture est souvent une ligne budgétaire « last to invest, first to cut » : le continent génère moins de 1 % de la collecte mondiale des droits d'auteur qui s'élève à 16 milliards de dollars par an, dont seulement 290 millions pour l'Afrique. Les métiers, manifestations et évènements évoluant dans un espace physique (musées, arts du spectacle, concert de musique, festivals, cinéma, sites archéologiques, etc.) ont été les plus touchés par la crise, puisque les plus concernés par les mesures de distanciation imposées par les autorités sanitaires. Conséquence : une baisse nette des revenus qui met en péril la viabilité des activités artistique qui a entraîné une diminution des salaires et des licenciements, avec des répercussions sur la chaîne de valeur. Au Maroc, à titre d'exemple, quelque 100 000 emplois ont été directement impactés par la crise et près de 1100 entreprises ont enregistré une baisse nette de 70% de leur chiffre d'affaires. La Confédération générale des entreprises estime que la crise a fait perdre au secteur pas moins de 2 milliards de dirhams depuis le début de la pandémie.

Repenser l'écosystème digital dans les domaines de la culture

S'il est vrai que certains sous-secteurs - comme les plateformes de contenu en ligne - ont profité de la demande accrue pour les contenus culturels en streaming, d'autres opérateurs du secteur ont rapidement repensé leurs modèles économiques, notamment en recourant à la numérisation associée aux technologies émergentes, telles que la réalité augmentée pour créer de nouvelles formes d'expérience culturelle.

C'est dans ce contexte que l'on a vu se multiplier les initiatives de mise en ligne de contenus culturels gratuits. Sauf que celles-ci restent tributaires de deux facteurs de taille à l'échelle du continent : la démocratisation de l'accès aux infrastructures numériques et la formation de compétences dans les nouvelles technologies.

La crise d'aujourd'hui donnera, à n'en point douter, un coup d'accélérateur à la digitalisation des activités liées à la culture et aux arts du spectacle. Concerts en ligne, expositions virtuelles, films gratuits, ... Des artistes et organisateurs d'évènements artistiques du continent ont vite compris l'intérêt d'opter pour numérique comme réponse aux contraintes logistiques et matérielles imposées par la conjoncture.

« Aujourd'hui, plus que jamais, les gens ont besoin de culture [...] La culture nous rend résilients. Elle nous donne de l'espoir. Elle nous rappelle que nous ne sommes pas seuls », déclarait récemment Ernesto Ottone, sous-directeur général de l'Unesco pour la culture. Qu'elles seraient donc les décisions, à l'échelle des gouvernements africains, pour perpétuer ce soupçon de résilience circonstancielle afin de préserver la culture, le patrimoine culturel africain et les industries et emplois qui leurs sont liés ? Comment préserver les liens entre artistes et publics en temps de crise ? Si les émotions du live et la rencontre entre artiste et spectateurs restent uniques, le digital peut-il toutefois apporter une véritable réponse à ses enjeux ? Quelle place devrait occuper le digital dans les industries culturelles ? Et jusqu'où les artistes et les opérateurs culturels sont-ils prêts à aller pour s'adapter aux nouvelles réalités technologiques imposées par la crise de la pandémie, à maintenir leur rôle d'intégrateurs sociaux dans un monde qui change ?

Pour débattre de ces questions et décortiquer les liens entre le digital et l'avenir de la culture sur le continent, La Tribune Afrique organise, le 25 novembre 2020 à 16H (GMT) un Connect Live 54' avec la participation de :

- Victoria Mann, directrice AKAA(Also Known As Africa) - art & design fair ;

Saloua Abdelkhalek, directrice générale du Centre International de Tunis (Ministère de la Culture) ;

Adnane Ben Halima, vice-président en charge des relations publiques pour la région Méditerranée de Huawei Northern Africa.

- Et John-Ayité Dossavi, fondateur et président du RAPEC, initiateur de la Journée Mondiale de la Culture Africaine.

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