Le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) vient de tirer une fois encore la sonnette d'alarme sur la situation humanitaire dans la région du Sahel. L'institution a révélé ce vendredi que plus de 1,3 million d'enfants âgés de moins de cinq ans y souffrent de malnutrition aiguë sévère. L'Unicef ajoute que ce nombre est le plus élevé depuis au moins une décennie dans la région et affiche une augmentation de plus de 50% par rapport à l'année dernière.

«La malnutrition hante silencieusement les enfants à travers le Sahel et 2018 a été particulièrement sévère», a déclaré Marie-Pierre Poirier, directrice régionale de l'Unicef pour l'Afrique de l'Ouest et centrale. L'agence onusienne indique que ce phénomène, qui menace la région chaque année, est dû à la dégradation des terres et des cultures, aux sécheresses et aux intempéries périodiques, à la pauvreté, à l'insécurité, à l'accès limité aux denrées de base et aux services essentiels et à la croissance démographique.

Des mesures préventives

Même si ce nombre annoncé par l'Unicef est déjà un record, la situation aurait pu être pire. En début d'année, l'organisation avait averti que 1,6 million d'enfants dans les six pays du Sahel (Burkina Faso, Tchad, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal) étaient exposés à la malnutrition aiguë sévère. L'institution avait alors renforcé son intervention en livrant des fournitures et des médicaments, comptant sur le soutien de la Commission européenne et d'autres partenaires.

«Nous avons été en mesure de livrer les fournitures et les médicaments dont ces enfants ont besoin pour survivre, mais il est tout aussi important d'investir dans les mesures préventives et le dépistage précoce pour empêcher les enfants de tomber malades. C'est le changement que nous avons mis en place cette année et il a donné des résultats encourageants», a détaillé Marie-Pierre Poirier.

En dehors des fournitures et médicaments qu'elle distribue sous forme de soutien urgent, pour atteindre les résultats visés, l'Unicef appuie également les autorités des pays concernés en encourageant les bonnes pratiques alimentaires, en promouvant l'utilisation des ressources alimentaires locales et de meilleurs services sociaux et de santé.