La polémique sur les subventions aux carburants se poursuit au Nigeria. Lors d'une séance plénière au Parlement ce jeudi 26 avril, le sénat a présenté une enquête dans laquelle il accuse la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC) -la compagnie pétrolière nationale du Nigeria- d'avoir versé illégalement 216 milliards de nairas, soit 707,4 millions de dollars, de subventions aux carburants en 2017. Des versements que le Sénat dit n'avoir jamais approuvés.
Au Nigeria, les subventions aux carburants sont au cœur d'un débat national houleux depuis qu'en pleine crise économique, le premier pays producteur de pétrole d'Afrique a commencé à explorer l'éventualité d'une suppression desdites subventions. Une suppression voulue notamment afin d'alléger les charges de l'Etat et permettre aux entreprises privées de poursuivre leur business. Car, le carburant étant écoulé à 145 nairas le litre -soit environ 0,48 dollar- les entreprises importatrices ont souvent dû annuler leurs agendas pour éviter de subir de lourdes pertes.
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Face à l'impopularité de cette mesure -qui a d'ailleurs été à l'origine de nombreuses manifestations violentes dans le pays, le gouvernement traîne le pas, accusé de le faire à des fins populistes. Cependant, la lourde facture des subventions continue d'alimenter le débat. En 2011, le Nigeria y a dépensé près de 8 milliards de dollars. Actuellement, la NNPC dépenserait près de 777 millions de nairas -soit 2,1 millions de dollars- par jour pour subventionner les carburants, selon les données rapportées par la presse locale.
Au parlement ce jeudi, le Sénat dit ne pas avoir approuvé ces dépenses et somme la compagnie pétrolière nationale de suspendre ces versements. Par ailleurs, les auteurs de l'enquête réclament le remboursement au gouvernement des 216 milliards de nairas versés en 2017 sans approbation de la Chambre haute.
Au moment où cette information fait la Une des médias au Nigeria, la NNPC n'a toujours pas officiellement réagi. Contacté par Reuters, un porte-parole de la compagnie affirme n'avoir aucune connaissance de ce rapport : «Nous n'avons ni vu, ni reçu le rapport. C'est quand nous le verrons et l'analyserons que nous répondrons officiellement».
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