Pétrole : Sonangol reprend ses activités en Irak

Après la suspension de ses activités en 2012 pour des raisons d’insécurité, Sonangol annonce son retour en Irak avec la reprise de ses deux concessions situées au Sud de Mossoul.
Ristel Tchounand
(Crédits : DR)

La cérémonie de transfert des opérations par les autorités irakiennes à Sonangol s'est tenue hier, jeudi 1er février, précise le communiqué relayé par la compagnie nationale pétrolière angolaise sur son site web. Sonangol, qui a à l'occasion récupéré ses deux concessions de Najmah et Qayyarah situées au sud de la ville de Mossoul, signe ainsi la reprise de ses activités en Irak, indique la même source.

Il s'agit là d'une réponse favorable de Luanda à une demande de Bagdad. Début janvier en effet, la presse révélait une lettre du ministre irakien du Pétrole, Jabbar al-Luaibi, dans laquelle ce dernier sollicitait le retour de Sonangol en Irak, après la récupération par l'Etat de la ville de Mossoul.

Après 5 ans d'incertitude

C'est en 2010 -dans le cadre d'un plan d'expansion qui l'a également mené à Cuba, au Venezuela à São Tomé-et-Príncipe- que le groupe pétrolier public angolais investit le marché irakien, à travers sa filiale Sonangol Pesquisa e Produção. La compagnie démarre alors ses activités dans les champs de Najmah et Qayyarah acquis à 75% à l'issue de la deuxième série d'enchères organisée par le ministère irakien du Pétrole en décembre 2009. A l'époque déjà, cet investissement suscite quelques inquiétudes auprès de l'opinion publique. Mais Gaspar Martins, alors PDG de Sonangol, se veulait rassurant : « Nous savons que la zone dans laquelle nous allons est risquée mais nous sommes également certains qu'avec la coopération avec les autorités irakiennes, nous serons en mesure de réaliser notre compromis et de produire du pétrole pour Najmah et Qayara ».

Cependant, l'éclatement des combats dans la région de Mossoul en 2012 pousse la compagnie à se retirer peu à peu jusqu'à la cessation complète de toute activité en février 2014, « en raison de la détérioration des conditions de sécurité ». Les deux champs exploités avaient été remis à la société nationale pétrolière irakienne, North Oil Company.

Début juillet dernier, les autorités irakiennes annonçaient leur victoire à Mossoul libérée de l'occupation de l'Organisation de l'Etat islamique. Depuis, le gouvernement s'active pour la reconstruction de la ville et c'est dans la foulée qu'il a sollicité le retour de Sonangol. Selon la compagnie pétrolière angolaise, il lui a fallu deux mois, ceux de décembre et janvier, pour tout remettre en place.

1 milliard de barils de réserves

Les concessions de Najmah et Qayyarah abritent des réserves de pétrole estimées à plus d'un milliard de barils. Et pour Sonangol :

« La reprise de ses concessions dans ce pays au Moyen-Orient, [...] est l'un des plus grands succès du Conseil [d'administration] actuel, si nous prenons en compte le potentiel commercial de ces domaines et l'incertitude à laquelle ils ont été soumis ».

Depuis l'éviction d'Isabel Dos Santos -fille de l'ancien président Jose Eduardo Dos Santos- de la présidence du Conseil d'administration, Sonangol, principal bras financier de l'Etat angolais, s'active au niveau national avec le gouvernement pour améliorer le coût de production du deuxième pays pétrolier d'Afrique. Mais ce retour de la Sonangol en Irak marque certainement un pas important dans sa stratégie à l'international.

Ristel Tchounand

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Commentaire 1
à écrit le 02/02/2018 à 18:01
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Si y a pas TOTAL et BP sonangol produit pas une goutte en Angola

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