«Pas trop jeune pour être candidat». C'est le titre de la loi qui devrait permettre, dès sa promulgation par le président nigérian Muhammadu Buhari, aux candidats trentenaires à se porter candidat selon le type d'élection. Un cadeau présidentiel donc pour la célébration de la «Journée de la Démocratie».
«Dans les jours à venir, de nombreux jeunes nigérians prometteurs se joindront à moi pour la signature de la loi "Pas trop jeune pour être candidat"», a fait savoir le général-président de 75 ans, lors d'un discours pour la commémoration de cette journée nationale.
A partir du moment où moment où Muhammadu Buhari aura apposé sa signature en bas du texte de loi adopté par le parlement bicaméral de cet Etat fédéral, puis par les chambres des Etats, les conditions d'âge des candidats à des élections au Nigéria vont changer.
Dans le détail, l'âge pour être candidat à l'élection présidentielle devrait passer de 40 à 35 ans. Pour les sénatoriales ou les gubernatoriales, l'âge requis pour les candidats aux postes ne sera plus que de 30 ans. Cette nouvelle loi consacre donc l'ouverture de la candidature aux trentenaires, avec pour objectif de voir plus de jeunes têtes arriver aux postes de responsabilité.
Obiang, Biya, Museveni, futurs promoteurs du rajeunissement ?
Au contraire de l'arrivée de jeunes dirigeants au pouvoir en Occident, avec notamment Emmanuel Macron en France, Justin Trudeau au Canada, Charles Michel en Belgique, les pays africains tardent encore à franchir le pas en faisant confiance à ces jeunes, même s'ils sont diplômés des mêmes écoles -et ont parfois un parcours similaire- que les Occidentaux adoubés pour leur jeunesse.
Il faut noter le cas de Valentin Strasser -devenu à 26 ans, le président de la Sierra Leone par coup d'Etat- mis à part, et celui plus récent de la nomination de Youssef Chahed comme Premier ministre en Tunisie et de Bogolo Joy Kenewendo au Botswana. Pour ne citer qu'eux. Pour l'heure, les plus jeunes présidents en Afrique sont Joseph Kabila (46 ans) de la RDC, Faure Gnassingbé (51 ans) du Togo, Pierre Nkurunziza (54 ans) du Burundi, Filipe Jacinto Nyusi (59 ans) du Mozambique, le même âge qu'Ali Bongo du Gabon.
Néanmoins, des mammouths peuplent les palais présidentiels africains, avec l'intention de rempiler à la tête du pays. Le record de longévité au pouvoir est détenu par l'Equato-guinéen Teodoro Obiang Mbasogo (75 ans, dont 38 et des mois de règne). Ce dernier n'y sera pas seul. Paul Biya (85 ans, dont 35 au pouvoir) du Cameroun ; Yoweri Museveni (73 ans, dont 32 au pouvoir) d'Ouganda ; Omar El Béchir (74 ans, dont 28 au pouvoir) du Soudan et Idriss Deby du Tchad (65 ans, dont 27 au pouvoir) trustent le classement.
Et au vu de leur tendance à s'accrocher encore au pouvoir ou leur détermination à y rester, ils ne sont vraiment pas des exemples de promoteurs d'un abaissement de l'âge minimal pour les candidatures aux élections, ce qui renverrait le message subliminal de leur âge avancé. Loin de l'idée que fait cheminer leur homologue du Nigeria !
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