Burkina Faso : le groupe GSIM revendique les attentats de Ouagadougou

Hier soir, la piste djihadiste a été confirmée. Le groupe GSIM a revendiqué la double attaque du vendredi 2 mars, selon l'agence mauritanienne Al Akhbar. Cependant, la vie a repris son cours dès ce matin dans la capitale burkinabè et le Gouvernement a réaffirmé sa fermeté dans la lutte contre le terrorisme.
Les assaillants auraient simulé un accident de voiture, avant d'incendier leur véhicule et se précipiter vers l'ambassade de France à Ouagadougou.
Les assaillants auraient simulé un accident de voiture, avant d'incendier leur véhicule et se précipiter vers l'ambassade de France à Ouagadougou. (Crédits : LTA)

Le Groupe pour le soutien de l'islam et des musulmans (GSIM) dirigé par le Touareg malien Iyad Ag Ghaly, a revendiqué les attaques de la capitale burkinabè, en représailles à l'opération française au Mali, qui a provoqué la mort de plusieurs dirigeants du groupuscule il y a 15 jours.

Le bilan provisoire des attaques terroristes de Ouagadougou fait état de 8 morts parmi les forces de défense et de sécurité.

Ce matin, Paul Kaba Thiéba, le Premier-ministre burkinabé s'est rendu sur les lieux des attaques et a réaffirmé la détermination du gouvernement dans la lutte contre le terrorisme.

Devant l'état-major général, cerné par plusieurs militaires lourdement armés, il a exprimé un «sentiment de révolte» après avoir constaté des «scènes apocalyptiques ». Rendant hommage aux victimes, il a condamné un «attentat terroriste lâche qui s'attaque à notre pays encore une fois (...) qui est un pays de paix», précisant que «rien n'ébranlera la détermination du gouvernement et du peuple à lutter contre les forces du mal».

Il a demandé à la population de garder confiance et d'agir «comme un seul homme, pour lutter contre l'obscurantisme», appelant les Burkinabè à coopérer avec les forces de sécurité.

Il s'est ensuite rendu au chevet des victimes, dans les hôpitaux de la capitale pour leur manifester le soutien du Gouvernement.

Des assaillants en uniforme de l'armée

«J'étais en service au moment où ça s'est passé. Peu après 10 heures, une voiture de 5 places est arrivée. A l'intérieur, il y avait des hommes avec les habits militaires et l'un d'entre eux portait un uniforme de soldat gradé. Ils sont entrés dans le bâtiment et tout de suite après, nous avons entendu une explosion. Puis, les tirs ont commencé », nous a confié ce matin, une employée de la sécurité de la banque, située juste en face de l'entrée par laquelle les assaillants se sont introduits dans l'état-major général des armées. « Ils sont entrés sans problème », a t-elle souligné.

«Plus tard, ils sont ressortis en tirant et se sont enfuis dans la rue », précise son collègue qui se trouvait également sur les lieux.

«Il n'y avait qu'un militaire qui assurait la sécurité devant la porte d'entrée à ce moment-là. Il était dans la voiture blindée. Un second soldat était posté de l'autre côté du bâtiment », a-t-elle précisé.

L'ambassadeur français félicite l'intervention conjointe des forces armées

Les assaillants auraient simulé un accident de voiture selon la police burkinabè, avant d'incendier le véhicule et de se précipiter vers l'ambassade de France. N'ayant pas réussi à entrer par la porte principale, ils se sont introduits par une issue secondaire où ils se sont retrouvés face au gardien.

«Le terrorisme essaie de nous diviser, mais c'est ce qui n'arrivera pas (...) Je rends un hommage particulier au gendarme qui est décédé à côté de l'Ambassade et qui assurait la sécurité», a déclaré ce matin Xavier Lapeyre de Cabanes, l'ambassadeur de France. «Notre objectif politique reste celui d'être au côté du Faso dans cette guerre contre les groupes terroristes, dont on voit qu'ils n'hésitent absolument devant rien, et dont les moyens deviennent de plus en plus violents, ce qui renforce notre volonté d'agir ensemble».

Attentant Ouaga armée Burkina

Il a félicité les forces de défense et de sécurité française et burkinabè pour leur action conjointe, qui a permis de neutraliser les assaillants, précisant qu'un Procureur arriverait aujourd'hui de Paris pour ouvrir une enquête.

Le consulat est fermé jusqu'à nouvel ordre alors que les portes des établissements scolaires français et de l'Institut français de la capitale et de Bobo-Dioulasso resteront closes jusqu'à mercredi inclus. Par ailleurs, les ressortissants français sont appelés à limiter leurs déplacements et à redoubler de vigilance. L'Ambassadeur, visiblement ému, a adressé ses condoléances aux familles des victimes et son soutien aux blessés.

La vie reprend son cours

Dès ce matin, la vie a doucement repris son cours dans la capitale, malgré une certaine appréhension des Ouagalais. Les commerçants du marché situé non loin de l'État-major général ont rouvert leurs échoppes. «On est inquiet, mais on doit travailler», nous explique un marchand de bijoux installé à quelques centaines de mètres de l'Ambassade de France. «On a eu très peur», ajoute un commerçant voisin qui a dû fermer boutique dans la précipitation, avant se s'enfuir dans un mouvement de foule peu après 10 heures, hier matin.

Les habitants souhaitent reprendre une vie ordinaire au plus vite, bien qu'un certain nombre de manifestations sportives ou culturelles aient été annulées à l'instar du festival de musique électronique Africa Bass Culture. «Compte tenu des événements actuels au Burkina Faso, le festival Africa Bass Culture suspend son programme de ce weekend», peut-on lire sur la page Facebook du site de l'événement.

Les matchs de football de la 19e journée du championnat de D1 et la 15e journée de D2, initialement prévus ce weekend, ont également été reportés à une date ultérieure, a annoncé vendredi la Ligue de football professionnel (LFP) dans un communiqué.

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