Les Etats-Unis condamnent l'instauration de la loi martiale en Ethiopie

Les Etats-Unis ont exhorté les autorités éthiopiennes à reconsidérer leur décision d'instituer la loi martiale à Amhara (centre-nord) et Oromia (centre-sud), deux grandes régions du pays en proie à des mouvements de protestations, mais meurtriers depuis 2016.
Manifestations dans les rues d'Adama, le 14 février 2018, célébrant la libération de Bekele Gerba, secrétaire général du parti de l'opposition, le Congrès fédéraliste Oromo (OFC), et figure emblématique dans la région d'Oromia en Ethiopie.
Manifestations dans les rues d'Adama, le 14 février 2018, célébrant la libération de Bekele Gerba, secrétaire général du parti de l'opposition, le Congrès fédéraliste Oromo (OFC), et figure emblématique dans la région d'Oromia en Ethiopie. (Crédits : Reuters)

La décision des autorités éthiopiennes d'instaurer la loi martiale dans les deux plus grandes régions du pays, Amhara (centre-nord) et Oromia (centre-sud), a été vivement dénoncée par les Etats-Unis d'Amérique. A travers son ambassade à Addis-Abeba, l'Administration Trump a réagi à cette tournure des évènements, en exprimant ses vives inquiétudes. «Nous désapprouvons fermement la décision du gouvernement éthiopien d'imposer l'état d'urgence, notamment les restrictions sur les droits fondamentaux que sont la liberté de réunion et la liberté d'expression», peut-on lire dans un communiqué publié sur le site de l'ambassade.

Selon les autorités diplomatiques américaines, la décision prise par le gouvernement éthiopien d'imposer la loi martiale dans le pays a anéanti les étapes positives qui avaient été franchies pour créer un espace politique plus inclusif, mais aussi permettre la stabilité et la sécurité, notamment la libération de milliers de prisonniers.

La décision de l'Exécutif éthiopien intervient quelques heures après la démission surprise du Premier ministre, Hailemariam Desalegn. Les deux régions ciblées par l'état d'urgence sont en proie à des protestations sporadiques, mais meurtrières depuis 2016. Les manifestants de ces deux régions, les plus peuplées du pays, dénoncent une situation de «marginalisation politique et économique». A cet état de chose s'ajoute les désaccords entre quatre partenaires de coalition du Front démocratique révolutionnaire des peuples éthiopiens (FDRPE, au pouvoir) qui durent depuis des mois et qui provoquent de vives inquiétudes quant à la stabilité du pays.

Une rhétorique inclusive et non des mesures restrictives

En désapprouvant la décision d'instaurer la loi martiale, les Etats-Unis ont parallèlement formulé des propositions pour trouver une issue à la crise politique que vit le pays. «Les défis auxquels l'Éthiopie est confrontée -réforme démocratique, croissance économique et stabilité durable- doivent être relevés en recourant à une rhétorique inclusive et à des processus politiques et non pas en imposant des restrictions», a indiqué l'Ambassade américaine avant d'ajouter que les Etats-Unis exhortent «vivement le gouvernement à reconsidérer cette approche et à identifier d'autres moyens de protéger les vies et les biens, tout en préservant et en élargissant l'espace du dialogue constructif et de la participation politique de façon à poser les jalons d'une démocratie durable».

Ce n'est pas la première fois que l'Ethiopie a recours à la loi martiale. Fin 2016, une semaine après les premières manifestations qui allaient faire plusieurs morts et des dégâts matériels importants, les autorités avaient décrété l'état d'urgence dans les mêmes deux régions, avant que celui-ci ne soit levé dix mois plus tard.

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