Présidentielle au Liberia : Boakai forcé d’affronter George Weah au second tour

Plus aucun retard, plus aucun obstacle juridique nourri par des contestations plus partisanes que politiques. Le second tour de la présidentielle au Liberia, déjà retardé par une procédure devant la justice, aura bien lieu le 26 décembre comme précédemment fixé par la Commission électorale du pays. Joseph Boakai, qui a été débouté d’une ultime requête en report du second round électoral, devra descendre sur le ring politique face au favori, le sénateur George Weah, pour révéler l’épilogue de la succession d’Ellen Johnson Sirleaf.
Ibrahima Bayo Jr.
Les deux candidats George Weah et Joseph Boakai.

Les Cinq Sages sont restés droits dans leurs toges. Lorsque leurs barrettes de juges se sont penchées sur le recours déposé le 14 décembre dernier par le Parti de l'unité (UP, au pouvoir) pour faire reporter le second tour, leur réponse a rappelé curieusement leur arrêt précédemment rendu sur la question.

La Cour suprême oblige l'UP à aller aux urnes

La Cour suprême du Liberia a rejeté, dans un verdict rendu le vendredi 22 décembre, le recours du parti de Joseph Boakai, vice-président sortant, afin que la date du second tour soit décidée non pas par la Commission électorale, mais par une résolution conjointe du Sénat et de la Chambre des représentants.

La suite ? Le Parti de l'Unité (UP) qui multiplie les manœuvres pour faire annuler ou reporter l'élection présidentielle, est désormais obligé d'aller aux urnes. Mohammed Ali, le porte-parole du Parti de l'Unité, a indiqué à l'AFP que la formation politique au pouvoir «prend acte» de la décision judiciaire. «Nous avons pris note et nous irons à l'élection», a-t-il ajouté.

En réalité, le verdict de la Cour tord le bras à un parti au pouvoir peu enclin à affronter le verdict des urnes dont les oracles prédisent une débâcle face au Congrès pour le changement démocratique (CDC) de George Weah. Ce dernier, grand favori qui multiplie les alliances -parfois sulfureuses- et occupe le terrain politique en l'absence du parti au pouvoir, est trop accroché à l'issue d'une décision judiciaire favorable.

Les secrets de la succession d'Ellen Johnson

Désormais, le duel pour trancher définitivement la succession parsemée d'embûches d'Ellen Johnson Sirleaf aura lieu au lendemain de Noël. Après deux présidentielles perdues, l'une en tant que candidat, l'autre en tant que colistier, George Weah joue peut-être sa dernière chance face à Joseph Boakai, en bisbille avec Ellen Johnson Sirleaf.

Quelle que soit l'issue du scrutin, le Liberia devrait élire le premier président élu démocratiquement au sein de la population autochtone. Le petit pays anglophone d'Afrique de l'Ouest devrait aussi amorcer le premier passage pacifique du témoin présidentiel, depuis la fin de la guerre civile qui a ravagé le pays entre 1989 et 2003.

Après la gestion mitigée de la première présidente du pays, marquée par la corruption et le népotisme, le plus grand défi du pays sera sans doute le redressement économique d'un pays exsangue qui vit essentiellement de l'aide internationale. Là réside peut-être les secrets de la victoire électorale.

Ibrahima Bayo Jr.

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