Liberia : Joseph Boakai veut reporter le second tour face à George Weah

Vers la prolongation de l’incertitude politique née dans l’entre-deux-tours ? Le parti de l’Unité (UP, au pouvoir) de Joseph Boakai, le vice-président sortant a saisi la Cour Suprême, d’une nouvelle requête pour faire reporter le second tour de la présidentielle, fixé au 26 décembre. Le feuilleton juridico-politique vient de connaître un nouveau revirement.
Ibrahima Bayo Jr.
Ce vendredi 15 décembre, le parti au pouvoir et son candidat, le vice-président Joseph Boakai (à droite) ont introduit à nouveau un recours pour le report du second tour de la présidentielle face à George Weah.

Dans le camp du Congrès pour le changement démocratique (CDC) de George Weah comme celui du Parti de l'Unité (UP, au pouvoir), la campagne électorale avait repris son cours normal, avec elle son lot de promesses. Mais le bruit des sifflets, le collage d'affiches et la distribution de tee-shirts et de pancartes à l'effigie des deux candidats viennent de prendre un sérieux coup de frein.

Listes électorales et compétences de la NEC, les clefs d'un nouveau recours

Ce vendredi 15 décembre, le parti au pouvoir et son candidat, le vice-président Joseph Boakai ont introduit à nouveau un recours pour le report du second tour de la présidentielle. La requête du parti au pouvoir reprend presque à son compte, les arguments de l'avocat Charles Brumskine, qui avait introduit au lendemain du premier tour pour dénoncer des « irrégularités systémiques » qui auraient entaché le déroulement du premier tour.

Le recours de l'avocat, soutenu ensuite par deux autres candidats dont Joseph Boakai pointaient des anomalies dans les listes électorales. Des anomalies que le vice-président estime ne pas avoir été corrigées par la National electoral commission (NEC) comme l'a enjoint la Cour suprême qui a tranché le litige juridico-politique.

Autre argument avancé par Joseph Boakai dans sa requête, il dénie à la NEC, le pouvoir de fixer la date du second tour prévu le 26 décembre, après le verdict de la Cour Suprême qui a débouté les plaignants de leur recours pour faire annuler le premier tour, pour n'avoir pas apporté la « preuve irréfutable » des irrégularités dénoncées.

Le fil d'Ariane de la Cour Suprême pour sortir du labyrinthe politique

Pour l'heure, la Cour suprême n'a pas encore indiqué si elle va se prononcer sur le nouveau recours ou pas. Dans le cas où elle devrait le faire, la décision des cinq juges devrait encore retarder de quelques jours, la reprise du processus démocratique par lequel le Liberia devrait amorcer sa première passation pacifique de pouvoir de son histoire moderne.

Depuis les résultats d'un premier tour où George Weah, en archi-favori, le devance d'un écart de 10 points, le Parti de l'Unité (UP) multiplie les manœuvres pour, au plus un « remake », au moins un report, de la présidentielle. Avec un jeu d'alliances qui lui est largement défavorable, la formation au pouvoir souhaite se ressaisir pour ne pas perdre le bail de l'Executive Mansion, n'hésitant pas à envoyer Ellen Johnson-Sirleaf, la présidente sortante, au « bûcher » de la critique pour son soutien présumé en sous-main à George Weah.

Les 4,7 millions de Libériens sont à nouveau dans la tourmente. La réaction de la Cour Suprême, attendue dans les prochains jours, déterminera à coup sûr, la suite d'un processus électoral qui tourne au feuilleton juridico-politique. Les 2 millions d'électeurs s'en remettent à la « Sagesse » des cinq juges de la Cour Suprême. L'institution présidée par Francis Korkpor détient encore entre ses mains, le fil d'Arianne qui devra permettre de sortir du labyrinthe politique.

Ibrahima Bayo Jr.

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