L’Ethiopie lève 4 milliards de dollars pour 2 centrales géothermiques

Addis-Abeba semble déterminée à renforcer son mix énergétique, en témoigne les 4 milliards de dollars levés pour la construction de 2 centrales géothermiques. Ces projets ont pour particularité d’être réalisés dans le cadre d'un partenariat public privé, les fonds ayant été levés par des structures privées qui exploiteront en contrepartie les centrales pendant 25 ans.
L'énergie géothermique affiche un potentiel particulièrement important en Afrique de l'Est, particulièrement dans la vallée du grand rift. Ici une vue générale de l'une des turbines électrogènes de la centrale géothermique d'Olkaria au Kenya.

L'Ethiopie vient de conclure un accord portant sur la construction de deux centrales géothermiques, qui devraient être gérées par le premier service public/privé du pays. La construction de ces centrales nécessitera un investissement de 4 milliards de dollars ! Ces unités de production d'énergie seront situées dans la vallée volcanique du grand Rift, au Sud de la capitale Addis-Abeba.

Première expérience de PPP en Ethiopie

Baptisées Corbetti et Tulu Moye, ces centrales devraient produire une puissance combinée de 1.000 MW, une fois le chantier achevé dans 8 ans. Cet investissement a été décidé par le gouvernement éthiopien pour répondre à la demande croissante en énergie de son tissu industriel, mais aussi pour positionner le pays comme l'un des plus importants exportateurs en énergie du continent.

Pour financer ce chantier, Addis-Abeba a fait appel à des investisseurs privés comprenant le gestionnaire d'actifs Meridiam, basé à Paris, les fonds Africa Renewable Energy Fund et InfraCo Africa. Ces entreprises sont spécialisées dans le financement des infrastructures. La gestion de ces unités devrait être confiées à l'Ethiopian Electric Power.

L'exploitation sera pour sa part confiée aux promoteurs du projet pour une période de 25 ans. Ce montage financier se démarque dans une économie traditionnellement dominée par les dépenses publiques. Pour le gouvernement éthiopien, ce chantier devrait ouvrir la voie à une augmentation des investissements privé.

Objectif : 17.346 MW

« Le gouvernement reconnaît la valeur ajoutée à travailler en partenariat avec le secteur privé, en particulier en partageant avec lui le fardeau des investissements pour la production d'électricité à grande échelle », a précisé Seleshi Bekele, ministre de l'eau, de l'irrigation et de l'électricité lors de l'annonce de l'accord.

Cet investissement s'inscrit par ailleurs dans le cadre du plan de développement 2015-2020, qui vise à porter la production électrique de 4.300 MW à 17.346 MW en se basant sur un mix énergétique qui devrait comprendre l'hydraulique, l'éolien ou encore le géothermique. Pour y arriver, Addis-Abeba multiplie le lancement de projet, dont le barrage Grand Renaissance qui devrait coûter quelques 4,1 milliards de dollars.

Ce barrage sera situé le long de sa part du fleuve du Nil qui devrait produire 6.000 MW à pleine capacité. Cet ouvrage devrait atteindre sa pleine capacité au cours des 10 prochaines années. Cette ambition suscite la nervosité de l'Egypte qui craint les effets sur son économie d'une baisse du débit du Nil que pourrait occasionner le barrage. Totalement dépendant du fleuve, Le Caire est en désaccord total sur les détails techniques du projet.

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