Ecobank parie sur la révolution numérique

Après une année 2016 particulièrement difficile, Ecobank change de stratégie. Les filiales africaines de la banque présentent, les unes après les autres, de nouvelles applications qui permettent de mettre la plupart des services bancaires à la portée des doigts des consommateurs. Parallèlement, elles ferment graduellement ses agences, surtout au Nigeria où la crise a lourdement pesé sur son activité.
Ecobank prévoit de réduire le nombre de ses agences au Nigeria en passant de 479 à 405

Afin de reprendre ses forces après des pertes sèches de 131 millions de dollars en 2016, la banque panafricaine a changé de stratégie. Ecobank prévoit de réduire le nombre de ses agences au Nigeria en passant de 479 à 405. Objectif : optimiser ses coûts afin d'investir plus dans le digital pour pouvoir attirer plus de clients sur des plateformes numériques.

In fine, le nouveau modèle s'appuiera sur la technologie pour la fourniture des services bancaires et sur la centralisation des opérations qui permettrait de générer des bénéfices pour les actionnaires.

Avec cette nouvelle stratégie, la banque s'est assignée comme but de quintupler le nombre de ces clients en cinq ans. Autrement dit, si la stratégie fonctionne, la banque fournirait ses services à 40 millions de clients au Nigeria contre 7 millions actuellement. Dans l'ensemble des pays où elle est présente, la banque vise à atteindre le seuil symbolique de 100 millions de clients d'ici 2022.

Si Ecobank est entrain de couper dans ses coûts, supprimant quelques centaines d'emplois au passage, c'est que sa filiale nigériane qui représente 40% de son chiffre d'affaires a été sévèrement impactée par la crise dans le pays. Parallèlement, le Nigeria, le plus grand marché africain en terme de nombre de consommateurs (182 millions d'habitants), est aussi l'un des pays les plus prometteurs en terme de connectivité. Plusieurs sont les entreprises, tous secteurs confondus, qui investissent en masse dans la technologie et particulièrement celle dédiée au mobile.

Le gouvernement de Muhammadu Buhari s'est fixé comme objectif d'augmenter la pénétration du haut débit à 30% de la population d'ici 2018, contre 4% en 2013. La 4G est en cours de déploiement. Parallèlement, les abonnés du mobile du pays ont atteint 152 millions en mars dernier, selon la Commission de la communication nigériane. Selon les études de marché des cabinets spécialisés, il est prévu que le nombre d'abonnés ne cesserait d'augmenter pour atteindre sa taille critique à partir de 2018, profitant ainsi à toutes les activités basées sur le digital. Selon McKinsey, le commerce électronique représentera 10% de toutes les ventes au détail au Nigeria d'ici 2025, soit environ 75 milliards de dollars de recettes annuelles.

Comment ?

Depuis janvier de cette année, les 36 filiales de la banque panafricaine, présentent, l'une après l'autre, ses nouvelles applications appelées « Ecobank Mobile ».  Ce nouveau service permet aux clients de la banque d'envoyer des fonds et d'effectuer des payements sécurisés, seulement en quelques clics via internet. Autrement dit, Ecobank veut se transformer en une banque digitale. A travers des plateformes facilement accessibles, les clients devraient être capables de réaliser toutes leurs opérations et demandes bancaires sans faire le moindre déplacement.

Réaliser ces objectifs est également tributaire d'un « retour à la normale » de l'économie nigériane. Il faut dire que la crise qu'a traversé son premier marché a gravement impacté les performances de la filiale nigériane.

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