Le Togo a enfin sa première notation souveraine établie par l'agence internationale Standard & Poor's. Après évaluation, le pays de Faure Eyadéma a été crédité de la note « B » avec perspectives stables pour ses émissions souveraines à long et à court terme en devises étrangères et en monnaie locale.
Selon l'agence qui prévoit une croissance moyenne du PIB réel d'environ 5 % entre 2019 et 2022, malgré quelques facteurs de vulnérabilités, l'économie togolaise dispose de fondamentaux macroéconomiques solides.
Bons points
Selon l'agence internationale, l'économie togolaise surfe sur de bonnes perspectives en raison notamment des investissements réalisés par le gouvernement à travers le Plan national de développement (PND). « Nous prévoyons que l'activité économique bénéficiera de la récente modernisation d'infrastructures clés, notamment l'achèvement de vastes travaux au port de Lomé, qui est actuellement le seul port en eau profonde d'Afrique de l'Ouest, et l'ouverture du nouveau terminal de l'aéroport Gnassingbé-Eyadema en 2016 », a par exemple mis en évidence S&P dans sa note explicative de la notation accordée au pays.
Dans son analyse, l'agence a également souligné les efforts des autorités afin d'améliorer l'environnement des affaires. « Nous notons toutefois que les autorités ont commencé à mettre en œuvre des réformes économiques, ce qui a conduit le rapport Doing Business de la Banque mondiale de 2019 à classer le Togo au premier rang des pays réformateurs en Afrique pour la création d'entreprises, les permis de construire, la connexion électrique, le paiement des taxes, le transfert de propriété et l'exécution des contrats. Nous prévoyons que cet élan se poursuivra graduellement au cours des prochaines années », lit-on dans le document publié ce lundi 3 juin.
Risques et vulnérabilités
Malgré les bons points de la note d'évaluation, S&P a émis quelques craintes sur les perspectives d'évolution de l'économie togolaise qui sont « limitées par les risques sociopolitiques, le faible revenu par habitant du Togo, ses besoins extérieurs et budgétaires importants et ses antécédents d'endettement en augmentation rapide ».
Dans sa note d'évaluation, S&P a également annoncé qu'elle pourrait réviser ses notes en fonction de l'évolution des indicateurs macroéconomiques. Ainsi, la forte dépendance de l'économie du pays à l'égard surtout de l'agriculture et du secteur extractif, pourrait impacter la dynamique de croissance et placé le Togo dans la catégorie « spéculative ». « Nous pourrions relever les notes si la croissance économique du Togo devenait nettement plus forte que prévu et si les déficits extérieurs et budgétaires et la dette publique nette en pourcentage du PIB diminuaient sensiblement », a également annoncé S&P qui a toutefois ajouté que la note pourrait être dégradée en cas de ralentissement des réformes économiques notamment la réforme fiscale. Des facteurs de vulnérabilités qui risquent de ternir l'image du pays auprès des investisseurs surtout pour un pays qui aspire à solliciter plus régulièrement les marchés financiers pour accompagner sa stratégie de développement.
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