Le FMI gèle un prêt d’appoint de 1,5 milliard de dollars au Kenya

Le FMI vient de rendre publique la perte d’accès de Nairobi à un prêt d’appoint de 1,5 milliard de dollars, après avoir constaté un dépassement de la barre minimale de déficit budgétaire conditionnant l’accès à la facilité de prêt. Prise en juin dernier, la décision de gel a été tenue secrète par la Banque centrale kényane avant qu'elle ne soit divulguée par le FMI.
En mars 2016, le conseil d'administratif du FMI avait approuvé au Kenya un programme d'aide de 1,5 milliard de dollars.
En mars 2016, le conseil d'administratif du FMI avait approuvé au Kenya un programme d'aide de 1,5 milliard de dollars. (Crédits : Reuters)

Le Kenya s'est vu retirer l'accès à un prêt d'appoint de 1,5 milliard de dollars du Fonds monétaire international (FMI). Une décision prise en juin dernier, mais que la Banque centrale kényane refuse encore de confirmer.

Une information occultée pendant 8 mois

Le FMI a justifié ce retrait de permission d'exploiter le financement de précaution après avoir constaté que le gouvernement kényan n'arrivait pas à atteindre les objectifs de déficit budgétaire attachés à l'accord de prêt. Par ailleurs, c'est la première fois que le FMI rend public un retrait d'accès à ce genre d'outils de financement.

Pour le Fonds (dont une délégation est actuellement au Kenya), les ajustements mis en œuvre par Nairobi pour se conformer aux objectifs fixés dans l'accord étaient «insuffisants et les discussion de suivi de l'examen ont été reportées en raison de la longue période électorale. La deuxième revue du programme n'a pas été achevée. En conséquence, l'accès aux ressources de précaution n'est pas disponible depuis la mi-juin 2017», a expliqué à la presse locale, Jam Mikkelsen, représentant du FMI.

Jusqu'à cette sortie du FMI, le Comité de politique monétaire de la Banque centrale kényane avait, lors de ses quatre dernières réunions, fait référence à la disponibilité de la facilité de réserve. Le régulateur financier a pour rappel publié en janvier dernier un communiqué indiquant que «les fonds continuent de fournir un tampon adéquat contre les chocs à court terme sur le marché des changes». La Banque centrale n'a pour l'heure toujours pas réagi à la récente sortie du représentant du FMI.

Un nouveau prêt en négociation ?

La facilité en question comprend un arrangement de 990 millions de dollars remboursables avec intérêts sur une période de cinq ans et un crédit sans intérêts de 495 millions de dollars remboursable sur huit ans. Approuvés par le FMI en mars 2016, ces fonds étaient destinés à permettre à l'économie kényane de faire face aux «chocs exogènes» qui auraient pu déboucher sur une crise de la balance des paiements.

Le maintien de cette facilité est conditionné par le maintien du déficit budgétaire à 3,7% du PIB au cours de l'exercice budgétaire 2018-2019, de manière à réduire le risque de surendettement, tout en gardant une réserve pour les priorités de dépenses. Le déficit devrait atteindre 7,2% durant l'année fiscale qui se termine le 30 juin, et à 6% entre 2018 et 2019, selon le Trésor kényan. Le niveau du déficit budgétaire a poussé les autorités kényanes à demander un nouveau programme au FMI pour remplace l'actuel qui expire en mars prochain.

«Les principaux sujets de discussions comprennent de mesures visant à réduire le déficit budgétaire pour assurer un processus d'endettement viable et des mesures visant à promouvoir la croissance du crédit au secteur privé. Sur ce dernier point, le FMI considère le contrôle des taux d'intérêt comme un facteur contraignant important. En outre, les contrôles des taux d'intérêt rendent plus difficile la gestion efficace de la politique monétaire», a indiqué le représentant du FMI à la presse.

La délégation de l'institution s'est par ailleurs montrée satisfaite de l'état de la réserve de change du Kenya qui serait «confortable et suffisant pour faire face aux chocs potentiels à court terme». Les réserves kényanes s'élevaient à 7,18 milliards de dollars en février dernier, soit 4,8 mois d'importations, selon la Banque centrale.

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