Les produits de luxe, l'autre « victime » africaine de la chute du prix du baril...

Cartier vient d'ouvrir un nouveau magasin à Casablanca. La cible: des marocains, mais les autres africains surtout. La marque ouvre cette boutique alors que la pénurie en devise dans la plupart des pays du contient impacte les ventes de ces marques, qui ont l'habitude de vendre aux Africains surtout en Europe. Aujourd'hui, elles se rapprochent et s'adaptent aux nouvelles donnes du secteur. Explications.
Mehdi Lahdidi

Décidément, la crise du pétrole n'épargne aucun secteur. Y compris le luxe. Ce marché réservé à une clientèle particulièrement fortunée a lui aussi subit les répercussions de la baisse du prix du baril.  « Une grosse partie du continent, surtout en Afrique de l'ouest et centrale a été lourdement impacté par la baisse des prix du pétrole. La plupart des pays ont installé des restrictions sur les sorties de devises. Il y a des millionnaires en Afrique qui ont des cartes de crédits limité à 300 dollars par mois ! ». Le témoignage provient du Directeur général de l'un des marques de luxes les plus connus dans le monde et qui a sur sa ligne de mire, l'Afrique. Alessandro Patti était en effet, à Casablanca hier pour présenter le magasin de la marque à Casablanca. Un magasin qui n'est certainement pas destiné au Marocain uniquement. Installé dans le bâtiment du Hyatt Regency, au plein centre de la capitale économique du pays, l'enseigne vise visiblement les touristes, surtout ceux qui proviennent du continent. Et ça, Alessandro, l'admet. « J'ai l'habitude de descendre dans cet hôtel, raconte-t-il, et il m'est souvent arrivé de croiser des ministres et de hauts responsables africains dans les couloirs de l'hôtel. Casablanca est vraiment en train de devenir un hub pour les hommes d'affaires au niveau continental. Elle devient ces dernières années une destination très appréciée pour le tourisme d'affaires ».

L'Afrique, le relais de croissance

Parce qu'en effet, si la crise de pétrole a eu ses répercutions, il n'en demeure pas moins que le marché africain reste le plus prometteur pour les marques de luxes. « Nous ne pouvons pas donner de chiffres puisque nous faisons partie d'un groupe côté en bourse et que nous promettons la discrétion à notre clientèle, mais l'Afrique est le continent ou la croissance est la plus rapide dans le monde. Et c'est une croissance qui va durer dans le long terme », ajoute le DG. Mais si c'est le cas, pourquoi la marque n'a des magasins qu'à Casablanca et Johannesburg ?

La raison est simple, comme tous magasins d'objet de luxe, sont partout ciblés dans le monde que cela soit par les cambrioleurs, vu la valeur des objets qu'ils contiennent, ou lors de manifestations et perturbations dans la rue. Ajoutons à cela, le fait que la plupart des pays ont des droits de douanes élevés pour les importateurs. Cela dit, la marque a quand même développé son réseau de distributeurs agréés via les boutiques multi-marques.

Le marché se transforme

Si les marques de luxe mise sur l'Afrique, c'est que le potentiel est là, mais c'est aussi parce que le secteur change. Le secteur a été lourdement impacté par la crise de 2008, mais aussi par le changement de culture des clients. Exemple : une bonne partie des jeunes de 25 ans aujourd'hui préfèrent acheter les derniers gadgets technologiques. Ainsi, les grands magasins de luxes se transforment. « L'objectif principal de la boutique de Casablanca, comme toutes les autres grandes boutiques de Cartier, est d'offrir une expérience d'achat mémorable pour le client », éclaircit Alessandro.

Dans son positionnement positionnement, la marque élargit aussi la gamme de ses produits et réduit relativement le ticket d'entrée pour ses montres, objets phares de la marque, qui sont vendu chez la plupart des vendeurs et distributeurs multimarque agréé. Les marques de luxes sont implantées là où la richesse se crée le plus dans le monde, notamment en Chine. Cartier y a installé « l'une de ses plus grandes boutiques dans le monde », explique le DG, qui se vante que cette stratégie a permis au groupe de se prémunir des chocs sur le marché et sécuriser sa croissance.

Mehdi Lahdidi

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