Crise pétrolière : la diversification sauve le Gabon selon le FMI

Les efforts du gouvernement gabonais en vue de juguler le choc pétrolier seraient efficaces estime le Fonds monétaire international (FMI). La mission à Libreville qui a été reçue par le Premier ministre gabonais, Emmanuel Issoze Ngondet a promis l'accompagnement de l'institution dans les efforts du Gabon.
La crise pétrolière a amené le Gabon à procéder à des réductions budgétaire successives, de 14% en 2015, de 4% en 2016 alors que pour le prochain exercice, le gouvernement prévoit une réduction de 5%.

L'économie gabonaise traverse une mauvaise passe. Mais la crise est à relativiser selon la lecture du Fonds monétaire international (FMI), en visite au pays dirigé par Ali Bongo Ondimba. En effet, pour le FMI, la situation du Gabon ne serait pas si inquiétante, grâce aux efforts du pouvoir de Libreville. « Le gouvernement gabonais a fait des efforts louables qui ont aidé à protéger l'économie gabonaise du contre-choc pétrolier », a concédé Alex Segura Ubiergo, le chef de la mission du FMI au Gabon. Selon lui les mesures prises par le gouvernement ont contribué à une diversification de l'économie. Le patron du FMI au Gabon a laissé entendre que plusieurs efforts du gouvernement dans les secteurs de l'agriculture, du bois et des services ont atténué les conséquences du choc brutal des cours du pétrole.

Point de vue partagé par le ministre de l'économie du Gabon, Régis Immongault Tatangani. Ce dernier a relevé que les mesures prises par le gouvernement lui ont permis de s'adapter à la situation. Tout ceci a été fait « dans le but de faciliter la croissance de l'économie du pays », rassure-t-il. Selon lui, le Gabon s'en sort mieux que d'autres pays producteurs du pétrole. Le ministre arrive même à voire les bons côtés de la crise : « elle nous permet non seulement de nous ajuster, mais aussi et surtout de voir les bons et les mauvais élèves ».

Des efforts restent à faire

Le Gabon, même s'il peut espérer s'en tirer à bon compte face à la conjoncture internationale et la tendance baissière des recettes liées à l'or noir, n'est pas encore tiré d'affaire.

En effet, tout en louant l'effort du gouvernement de sortir de l'impasse économique en optant pour des mesures de diversification, la mission du FMI à Libreville a aussi reconnu que des efforts restaient à fournir. Alex Segura Ubiergo, n'a pas manqué de le souligner en parlant de la « nécessité pour le gouvernement de maîtriser la dépense publique ». Pour ce faire, l'institution internationale par la voix de son chef de mission à Libreville s'est engagée à accompagner le pays dans ses efforts de réforme budgétaire. La résilience de l'économie pourrait ainsi être renforcée face aux diverses crises de cours des matières premières.

Avant la crise pétrolière, l'économie gabonaise était fortement dépendante (un peu plus de 50%) aux recettes du pétrole. Le choc avait amené le pays à procéder à des réductions budgétaire successives, de 14% en 2015, de 4% en 2016 alors que pour le prochain exercice, le gouvernement prévoit une réduction de 5%. Des réductions qui ont eu plusieurs conséquences, dont l'augmentation du chômage (1 actif sur 5), notamment dans le secteur du pétrole qui a connu un bon nombre de destruction d'emplois.

Afin de juguler au mieux la crise, dans son discours-programme face aux députés, le nouveau premier ministre Emmanuel Issoze Ngondet a promis un plan de relance de l'économie qui reposera sur des "réformes audacieuses" à la fois sur le plan fiscal et budgétaire, afin d'optimiser la collecte et l'utilisation des ressources publiques.

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