Kenya : croissance économique au ralenti selon la Banque mondiale

La Banque mondiale vient de revoir à la baisse ses prévisions de croissance pour le Kenya, passant de 5,5% en avril dernier à 4,9%. Cette perte d’un demi-point est justifiée par la sécheresse et la baisse de croissance du crédit enregistrés lors du premier semestre ou encore les troubles politiques qui durent depuis août dernier.
Amine Ater
La Banque mondiale a alerté le Kenya sur le flottement de sa croissance pour 2017.

L'économie kényane devrait clôturer cette année avec sa plus faible expansion annuelle, avec un taux de croissance prévisionnel de 4,9% pour 2017. C'est en substance ce que prévoit les économistes de la Banque mondiale. L'une des plus importantes économies du Continent a vu sa cadence ralentir suite à la sécheresse, la lenteur de croissance du crédit et l'instabilité politique.

L'effet élections

L'institution financière réduit ainsi sa prévision initiale de 5,5% publiée en avril dernier. Fragilisée par la sécheresse et la chute de croissance du secteur privé lors du premier semestre, ce qui était l'économie la plus dynamique de l'Afrique de l'Est a également dû faire face à la prolongation du processus électorale et par ricochet des troubles après la décision prise par le Cour Suprême d'annuler les résultats du scrutin du 8 août dernier.

«L'activité du secteur privé s'est affaiblie au cours des trois premiers trimestres de 2017 en raison de l'attitude attentiste suscitée par les élections», souligne les experts de la Banque mondiale. La sécheresse a pour sa part contribué à la hausse de l'inflation et à la réduction de la demande interne. D'ailleurs, l'indice principal des directeurs d'achat pour l'industrie manufacturière et les services a plongé en octobre dernier en raison de l'incertitude politique.

Le déficit inquiète

Depuis, Uhuru Kenyatta a prêté serment pour un second mandat, alors que Raila Odinga, leader de la coalition regroupant l'opposition, a annoncé la tenue prochaine d'une cérémonie parallèle de «prestation de serment». La Banque mondiale reste optimiste pour les années à venir et table sur un rebond en 2018 (5,5%) et en 2019 (5,9%), à condition que Nairobi mette en œuvre des mesures «correctives», notamment la suppression du plafond sur les taux de prêts commerciaux.

L'institution internationale appelle également les autorités kényanes à renforcer la collecte des recettes, de manière à réduire son déficit budgétaire. Sur ce sujet, la Banque mondiale ne déroge pas à sa rhétorique en invitant le gouvernement kényan à réduire les dépenses récurrentes, ce qui lui permettrait de relâcher au passage la pression sur les finances publiques. Preuve en est cette suggestion de l'institution internationale : «La sauvegarde de la stabilité macroéconomique, base d'une croissance robuste, nécessitera un assainissement budgétaire».

Amine Ater

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