Le commerce de l'Île Maurice n'est pas très en forme. Des données publiées par le bureau national des statistiques du pays révèlent que le déficit commercial d'ici la fin de l'année devrait atteindre 79,5 milliards de roupies mauriciennes.

« Sur la base des tendances trimestrielles et de différentes sources de données que nous avons collectées, nous estimons qu'à la fin de l'année 2016, les exportations seront de 88 milliards de roupies, contre des importations de 165,7 milliards de roupies. En conséquence, le déficit commercial serait de 79,5 milliards de roupies (2,18 milliards $) », alerte-t-on du côté du bureau des statistiques.

Selon la structure, l'écart commercial s'est creusé de 15,7% au cours du troisième trimestre par rapport à la même période de l'exercice 2015. Le chiffre sur cette période était de 21,17 milliards de roupies mauriciennes (590 millions de dollars), soit une progression de 11,7% par rapport à celui du second trimestre 2016.

Il faut dire qu'entre juillet et septembre, les exportations de l'Île Maurice ont subi une série de contrecoups dus au repli des ventes de machine et des équipements de transport, un secteur qui occupe une bonne partie du commerce du pays. Une situation qui a provoqué une dégringolade de près de 47,1% entraînant au passage une baisse considérable des exportations de près de 12,1%. Une conjoncture qui a également impacté les importations, qui ont enregistré une légère baissé au cours de la même période. Le bureau des statistiques parle de -0,2%. Des chiffres qui ne sont tout de même pas à impacter l'économie mauricienne qui reste modèle.

 Une économie menacée

Ultra-dépendante de l'exportation de la canne à sucre à raison de 90% en 1968, l'économie mauricienne n'en dépend aujourd'hui qu'à hauteur de 3,5%. De sources officielles, les textiles et la fabrication de vêtements, les services financiers et commerciaux, le tourisme... sont des points forts de l'économie. Une réduction des exportations en viendrait à menacer l'économie directement.

L'économie mauricienne repose sur les services (69,2% du PIB) dominés par la finance et le tourisme. L'industrie (25,3% du PIB) en est également un des piliers avec notamment l'industrie sucrière. L'Île Maurice attire énormément les investisseurs étrangers en raison de son régime fiscal avantageux et de sa culture du secret bancaire. Ce qui lui vaut d'ailleurs une inscription sur la liste noire des paradis fiscaux de la Commission européenne en raison notamment de la domiciliation sur l'île de 27 000 sociétés offshore n'y ayant pas d'activités. Des attributs toujours rejetés par les autorités mauriciennes.

Selon le FMI, Maurice dispose d'une croissance économique soutenue sur une longue période. L'institution indique que le PIB par habitant est actuellement de plus de 7.700 dollars, évoluant entre 1977 et 2009 de 5,1%. Avec un secteur tertiaire en plein régime, l'on prévoit une croissance du PIB de l'ordre de 4% par an, jusqu'en 2018, faisant de l'île Maurice une économie à croissance durable. Mais c'est aussi parce que l'île est très dynamique sur le plan commercial. Un paramètre qui lui a permis de combler ses manquements naturels, dont un sol peu riche, une situation géographique sujette aux anomalies climatiques et au réchauffement.