L'intégration de l’ESG dans les stratégies de développement international des entreprises françaises, enjeu central de compétitivité des entreprises et de création de valeur

Depuis 13 ans, dans le cadre de son Observatoire du Développement International (ODI), BearingPoint et ses partenaires HEC Paris, La Tribune Afrique et le CIAN, interrogent des chefs d'entreprises sur les enjeux du développement international. A l'occasion de la 13ème édition de l'Observatoire du Développement International, BearingPoint a décidé de porter une attention particulière sur l'intégration des problématiques ESG dans les stratégies de développement à l'international des entreprises françaises.
(Crédits : BearingPoint)

L'engagement ESG comme vecteur d'attractivité...

75 % des entreprises interrogées dans le cadre de notre enquête considèrent que l'ESG crée de la valeur. En effet, les entreprises dites « responsables » bénéficient d'une bonne réputation auprès de l'opinion publique, et, a fortiori, d'un levier commercial auprès des clients. Selon les entreprises répondantes, l'image, la réputation et l'attractivité de nouveaux talents figurent parmi les motivations secondaires à intégrer l'ESG dans leur stratégie de développement international.

L'opinion publique se positionne clairement en faveur de pratiques économiques plus durables. Toutefois, cette pression s'exprime davantage via le militantisme que par la décision d'achat. En effet, les entreprises socialement responsables font face à des coûts importants, qui se retranscrivent dans le prix final. Ainsi, le soutien qu'apportent les consommateurs aux entreprises socialement responsables est limité, tout comme la pression imposée aux entreprises moins vertueuses. C'est donc par le biais de l'activisme que l'opinion publique fait pression sur les entreprises. Le militantisme des consommateurs peut prendre la forme de boycott, du classement des entreprises en matière de RSE ou de perturbation d'Assemblées Générales des Actionnaires.

Par ailleurs, les prises de positions sociales et environnementales de l'entreprise sont des arguments d'attractivité et de rétention du personnel. En effet, l'engagement ESG d'une entreprise est un réel vecteur d'attractivité pour les salariés actuels et potentiels. Et a contrario, le manque voire l'absence de considérations ESG peut impacter négativement la motivation des employés actuels. Bien que les salariés ne soient pas nécessairement les bénéficiaires directs des engagements RSE de leur entreprise, ceux-ci peuvent éprouver un sentiment de fierté et d'appartenance à leur entreprise, lorsque celle-ci entreprend des actions sociétales et environnementales.

Enfin, les entreprises qui vont au-delà du cadre règlementaire en matière d'ESG peuvent capitaliser sur de bonnes relations avec les pouvoirs publics. En effet, la voix des entreprises engagées en matière de RSE porte davantage auprès des pouvoirs publics, notamment lorsqu'il s'agira de nouer des partenariats avec des institutions publiques, de défendre ses intérêts économiques, d'accéder à des fonds publics ou encore de s'implanter sur de nouveaux marchés.

... Et a fortiori, créateur de valeur pour l'entreprise

Bien qu'au premier abord et à court terme, la RSE semble associée aux coûts qu'elle occasionne tels que les dons aux associations caritatives ou encore la perte de flexibilité et d'efficacité, sur le long terme, l'engagement social et environnemental est créateur de valeur pour les entreprises.

L'intégration de critères ESG dans la stratégie de développement à l'international permet d'attirer et de fidéliser les clients. Les valeurs et actions ESG d'une entreprise sont un levier commercial majeur. Par ailleurs, une stratégie RSE pérenne permet de fidéliser ses clients actuels, sur le long terme. Toutefois, la manière dont l'entreprise communique sur sa stratégie et ses actions RSE joue un rôle majeur dans la création et le renforcement de cette relation de confiance. L'entreprise doit faire preuve de transparence, tant concernant ses forces que ses faiblesses, afin d'éviter tout scandale risquant de rompre la relation de confiance instaurée.

La performance opérationnelle de l'entreprise se voit être améliorer grâce à l'intégration de critères ESG. Cette corrélation est tout particulièrement évidente concernant le pilier social de l'ESG. En effet, il apparait incontestable que la performance sociale stimule l'excellence opérationnelle, et particulièrement pour les entreprises dont le business model repose sur ses collaborateurs. Le terme de « performance sociale » inclut notamment les dimensions suivantes : la capacité à attirer et retenir les membres du personnel, la propension des collaborateurs à faire grève, le turnover de l'entreprise, les accidents du travail, les arrêts maladies, les promotions internes ou encore les évolutions salariales.

L'intégration de critères ESG permet un accès facilité et moins couteux au capital. Selon les résultats de notre enquête, les premières motivations d'intégration de l'ESG dans la stratégie de développement international de l'entreprise sont de développer l'impact positif de l'entreprise et d'accéder à des financements. En effet, semblerait qu'une « mauvaise » performance ESG impacte négativement la capacité de l'entreprise à accéder à des capitaux (fonds propres et/ou dette), ce qui peut, in fine, constituer un frein au développement international de l'entreprise.

*L'ESG permet également d'anticiper les futures attentes des consommateurs grâce à l'innovation. Selon les entreprises répondantes, l'innovation et la résilience figurent parmi les dernières raisons pour lesquelles elles intègrent l'ESG dans leur stratégie de développement international. Il semblerait que les entreprises minimisent l'opportunité d'innovation que constitue l'ESG. En effet, adopter une approche intégrée permet à l'entreprise de favoriser un environnement propice à l'innovation et ainsi anticiper, dans la mesure du possible, les attentes d'un marché de présence ou d'un marché cible pour l'entreprise.

Enfin, mettre en place une politique ESG permet de maîtriser les futurs risques environnementaux, légaux et réputationnels et ainsi développer sa résilience en cas de choc ou de crise. Ainsi, les entreprises les plus engagées sur le plan de l'ESG se montrent davantage résilientes en temps de crise ou de choc. Récemment, les entreprises ayant intégré une démarche RSE ont démontré une meilleure résilience économique pendant la crise du COVID-19.

Ainsi, définir une stratégie de développement à l'international responsable et intégrée permet à l'entreprise de créer davantage de la valeur et de développer sa résilience en cas de crise.

(*), (**), (***) BearingPoint

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