Cameroun : Paul Biya fait voter le report d'un an des législatives et des municipales

Sur sollicitation du gouvernement camerounais, les parlementaires du pays ont voté lundi soir, un décalage d'un an des législatives et municipales initialement prévues pour septembre 2018. Pour convaincre l'Assemblée nationale de la nécessité de faire ce décalage, l'exécutif camerounais a évoqué un chevauchement des opérations électorales. Les législatives et les municipales devaient se tenir à la même période que la présidentielle.
(Crédits : Reuters)

Les élections législatives et municipales initialement prévues pour septembre prochain au Cameroun ne pourront plus se tenir à cette date. Elles ont été décalées de douze mois lundi soir par l'Assemblée nationale camerounaise. Il s'agissait d'un projet de loi introduit par le gouvernement camerounais dans lequel il était question de faire en sorte de proroger les mandats des députés de 12 mois. « Le projet de loi portant prorogation du mandat des députés a été adopté ce jour lors d'une séance plénière à l'Assemblée nationale », a confirmé un des responsables du parlement camerounais, à l'AFP. « Le mandat des députés est prorogé pour une durée de douze mois, à compter du 29 octobre 2018 », peut-on, également lire dans le projet de loi soumis par l'exécutif camerounais au parlement.

Pour expliquer le besoin de proroger le mandat des députés, dans une correspondance adressée à l'Assemblée nationale, le chef de l'Etat camerounais, Paul Biya a évoqué des raisons d'ordre matériel qui empêcheraient une organisation simultanée des trois scrutins, présidentielle, législatives et municipales.

« La tenue au cours de l'année 2018 des élections présidentielle, législatives et municipales sensiblement aux mêmes périodes rend difficile leur organisation matérielle, à cause du chevauchement des opérations électorales », a expliqué le chef de l'Etat.

Contexte politique défavorable

En dehors des raisons soulignées par Paul Biya, d'autres facteurs comme le contexte politique actuel, peuvent expliquer ce besoin de procéder à un décalage de ces scrutins. Il se trouve que le Cameroun connait une crise sécessionniste dans la partie anglophone du pays. Celle-ci est à l'origine de violences meurtrières dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest. Il ne faut pas non plus oublier les attaques terroristes de la secte islamiste Boko Haram dans la région de l'Extrême-nord qui continue de faire des victimes. Ainsi, l'organisation de ces trois élections de manière simultanée demanderait à relever d'énormes défis sécuritaires.

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