La révolution numérique, levier d'accélération de la croissance économique en Afrique subsaharienne

En marche depuis plus d'une décennie, la transformation digitale reste une opportunité unique pour le continent africain de rattraper un retard social, économique et industriel sur le reste du monde. Quelles stratégies devraient adopter les Etats, les gouvernements et le secteur privé pour consolider les acquis en la matière et booster la compétitivité de l'écosystème numérique africain ?
(Crédits : Sqorus)

Au cours de l'histoire moderne, trois grandes révolutions industrielles se sont succédé, ayant chacune, à leur époque, bouleversé les modes de vie des populations, et par conséquent,  le modèle économique des entreprises. Le continent africain, bien que partie-prenante de ces innovations du fait des matières premières qu'il exporte au niveau international, est resté en marge de ces révolutions ayant permis un développement industriel, scientifique et social fulgurant de pays tels que le Royaume-Uni, l'Allemagne, le Japon et les Etats-Unis.

Plusieurs décennies après ces premiers bouleversements, l'Afrique est aujourd'hui au cœur d'une quatrième révolution industrielle, basée sur le développement des nouvelles technologies et les mutations économiques et sociales qu'il induit.

Bien que la transformation digitale soit désormais une nécessité pour la majorité des secteurs d'activité, en Afrique elle concerne en priorité des domaines spécifiques tels que le secteur public, les télécommunications, la finance, la santé ou le commerce, avec une récente croissance des besoins concernant l'agriculture et l'immobilier.

Entre l'année 2007 marquant les premiers pas des solutions de paiement mobile en Afrique et l'année 2020 où la crise sanitaire a conduit à une croissance accélérée de la demande de services de mobile banking, on estime que 495 millions de personnes soit 46 % de la population d'Afrique subsaharienne utilisaient un service de paiement mobile. Ces chiffres démontrent le fort potentiel de développement que possède le digital pour les acteurs du marché.

Selon un rapport d'IFC et de Google, l'économie numérique pourrait représenter plus de 5,2 % du PIB du continent africain à l'horizon 2025. La transformation digitale, cette révolution d'un nouveau genre, est donc une opportunité unique pour le continent africain de rattraper un retard social, économique et industriel sur le reste du monde.  Conscients de ces nouvelles données, les acteurs du secteur public s'entourent de plus en plus d'acteurs privés pour les guider dans leur démarche de transition vers le digital.

En Côte d'Ivoire, de nombreux cabinets spécialisés accompagnent le gouvernement dans l'ensemble de sa stratégie de digitalisation du secteur du transport, allant de l'émission des permis de conduire à la mise en place d'un système de vidéo-verbalisation.

En 2020, un opérateur téléphonique a également signé une convention avec l'Etat de Côte d'Ivoire pour la promotion de l'E-agriculture, dans le cadre d'une stratégie nationale de développement de la riziculture. L'Etat ivoirien vient d'adopter en Conseil de ministre du 18 janvier 2023 un projet de loi portant sur la promotion des startups numériques qui va permettre d'encadrer et d'accélérer l'écosystème comme dans de nombreux pays.

Afin de ne pas rester en marge des changements entamés, il est nécessaire, autant pour les acteurs économiques que pour les professionnels souhaitant bénéficier des opportunités qu'offrent ces nouveaux modes de consommation, de se doter de connaissances et compétences spécifiques sur les différents métiers du numérique et de la technologie.

Le développement des compétences numériques représente un enjeu autant pour les acteurs publics - car il nécessite une réforme du système éducatif afin de l'adapter à la demande de compétences sur le marché - que pour les acteurs privés, dont certains ont d'ailleurs pris en main cette problématique en mettant en place des programmes de formations destinés à encourager la formation et l'innovation dans le secteur.

Ces initiatives contribuent au dynamisme et à la compétitivité de l'écosystème numérique, boosté par l'arrivée d'acteurs compétents, proposant des solutions adaptées aux nouveaux besoins de la population. Ces nouveaux modes et habitudes de consommation constituent par définition une source inépuisable d'opportunités pour les entreprises soucieuses d'étendre leurs activités ou de se positionner sur de nouveaux segments jusque-là inexistants.

Dans ce climat fortement concurrentiel, des acteurs comme SQORUS trouvent leur place en se positionnant aux côtés des entreprises afin de leurs fournir les outils nécessaires à une transformation digitale optimale et sécuritaire, autant en termes de process internes que de solutions et services.

Ces trois verticales - la vulgarisation des services numériques de base, le développement des compétences et la dynamisation de l'écosystème numérique - sont quelques-unes des lignes directrices de la transformation digitale amorcée. Chacune d'elle répond à un besoin spécifique en l'occurrence : l'accessibilité à une connectivité qualitative pour l'ensemble des populations afin de ne laisser aucun citoyen en marge de la digitalisation des services publics ; la mise à disposition d'une main-d'œuvre qualifiée pour répondre aux besoins des acteurs, autant en terme d'innovation que d'exploitation ou de sécurisation des nouveaux outils et process ; et enfin, le développement de la recherche pour favoriser l'émergence d'une industrie numérique innovante et dynamique, qui participera au rayonnement tant régional qu'international de l'Afrique en tant que hub digital.

(*) Expert en  nouvelles technologies, spécialiste des questions de transformation digitale, et directeur général Afrique de l'Ouest de SQORUS.

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