Minerais : le sud-africain Kumba Iron Ore sauvé par la demande chinoise

Les cours du fer semblent s’éloigner de la zone rouge, en témoigne la hausse des 6 dernières semaines portant le prix de la tonne à plus de 60 dollars. Une hausse qui a permis à l’opérateur sud-africain, Kumba Iron Ore, qui exploite la plus importante mine de fer du continent, d’annoncer de possibles dividendes pour cet exercice, après un gel de 2 ans.
Amine Ater
A fin juin 2017, la production des sites miniers de Kumba Iron Ore a atteint 21,9 millions de tonnes, avec une progression de 23%, selon les chiffres du rapport semestriel du groupe.

Le groupe minier sud-africain Kumba Iron Ore, spécialisé dans l'extraction du fer, vient d'annoncer le possible versement de dividendes pour cet exercice. Une éventualité qui reste conditionnée par le maintien de la hausse des cours du fer lors des six dernières semaines. Ce redressement des cours à permis de dépasser la barre des 70 dollars/tonne.

Le marché chinois remet la demande sur les rails

Cette embellie a permis à Kumba Iron Ore de stopper la perte de valeur de l'entreprise qui a accusé une baisse de 40%. La hausse des cours du fer s'explique en partie par le regain de demande d'acier en Chine (le plus important consommateur mondial), qui devrait permettre aux prix de rester en dessus de 60 dollars/tonne lors du deuxième semestre.

Le redémarrage de la production sidérurgique en Chine a entraîné une hausse de 30% des prix du fer depuis le 13 juin dernier. Une conjoncture qui a notamment profité aux opérateurs pouvant commercialiser sa production à un bon prix et à large échelle, particulièrement les mastodontes Rio Tinto, BHP Billiton et Vale. Cette hausse des prix a par ailleurs incité les producteurs chinois et indiens à accroître l'offre.

Dividendes « discrétionnaires »

Cette situation pourrait avoir un impact négatif sur les prix du minerai, un pronostic partagé par Goldman Sachs qui table sur un prix moyen de 47 dollars la tonne en 2018. Le gouvernement australien (dont le pays fait partie des grands producteurs de fer) prévoit pour sa part une moyenne de 50 dollars/tonne pour l'année prochaine. Ces estimations ont poussé le management de Kumba à réaménager le mode de calcul des dividendes.

En effet, l'opérateur qui exploite la plus importante mine de fer du continent (Sishen en Afrique du Sud) compte calculer les dividendes à venir sur une base « discrétionnaire » en fonction des cours du minerai, plutôt que sur la base d'un ratio de bénéfice. Un nouveau mode de paiement qui vise à assurer à l'entreprise «la capacité de faire face à un ralentissement des cours», selon le management de Kumba.

L'objectif du groupe sud-africain est d'éviter de repasser par les turbulences enregistrées en début d'années. Kumba a rappelons-le, vu les cours du fer passer de 90 dollars la tonne en février dernier à 44 dollars/tonne en juin dernier. Selon les données du Metal Bulletin, les prix du fer se situaient à 69,48 dollars/tonne métrique le 25 juillet dernier. Ce qui a permis aux actions de Kumba de gagner 17% lors de la même séance au niveau de la place de Johannesburg, ce qui représente son meilleur score depuis mars 2016.

Amine Ater

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