Mines : la Tanzanie mène la guerre à Acacia Mining, et lui réclame 3 fois son PIB !

Dodoma vient de franchir une nouvelle étape dans sa croisade contre Acacia Mining (ex-African Barrick Gold). L’administration Magufuli vient en effet de fixer la facture des supposées fraudes fiscales du groupe miniers à 40 milliards de dollars, en plus de 150 milliards de dollars de pénalités et d’intérêts ! Une somme rocambolesque en comparaison avec le milliard de dollars de chiffre d’affaires enregistré par Acacia Mining en 2016.
Amine Ater

Le gouvernement tanzanien maintient toujours la pression sur Acacia Mining, et c'est le moins que l'on puisse dire. En effet, après les interrogatoires de hauts cadres de l'entreprise par les services secrets, les menaces sur un possible arrêt de l'exploitation, Dodoma vient de poser un chiffre sur les supposés évasions fiscales dont Acacia se serait rendue coupable.

Près de 200 milliards de dollars !

Pour l'administration Magufuli, Acacia doit s'acquitter d'une facture d'impôts de 40 milliards de dollars, s'y ajoutent des pénalités et intérêts estimés à 150 milliards de dollars. Oui, vous avez bien lu, 190 milliards de dollars au total ! Une somme galactique, équivalente à 3 fois le PIB du pays, que Dodoma réclame à l'entreprise minière dont l'ensemble de la production en or est tiré du sous-sol tanzanien. Cette facture représente par ailleurs, près de 2 siècles de chiffre d'affaires pour Acacia.

Ces charges correspondraient aux impôts sur les revenus d'exportations des mines de Bulyanhulu et Buzwagi, dont Acacia ne se serait pas acquittée en totalité sur des périodes comprises entre 2000 et 2017. Le groupe minier campe pour sa part sur ses positions et nie toute malversation ou sous-déclaration de sa production en minerais. Il n'empêche que le duel entre l'entreprise et Dodoma a largement éprouvé la santé du groupe qui a perdu près de 42% de sa valeur en l'espace de 3 jours.

Acacia dans les cordes

C'est littéralement une guerre sur tous les fronts à laquelle doit faire face le management d'Acacia qui doit gérer les investissements industriels « forcés », par la décision de Dodoma de bannir les exportations de minerais bruts en mars dernier. Une décision qui aurait coûté au groupe près d'un million de dollars de perte/jours. L'entreprise détenue en majorité par le géant minier Barrick Gold Corp a enregistré 1,05 milliard de dollars de chiffre d'affaires en 2016, pour des ventes équivalentes à 7,7 milliards de dollars, depuis 2009.

Le montant de la facture imposée à Acacia représente le double des frais fiscaux déboursés par les 5 premières compagnies minières mondiales depuis 2000. D'ailleurs, l'entreprise a annoncé avoir épuisé en grande partie son solde de trésorerie, depuis mars dernier qui est passé de 318 millions de dollars en 2016 à 176 millions de dollars. Le management d'Acacia a également fait part de la possible fermeture de la mine de Bulyanhulu, joyau du groupe à la fin de ce trimestre en cas de "pourrissement" de la situation avec le gouvernement tanzanien.

Amine Ater

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