« Meiji Africain »

Il est des relations dont la base est l'intérêt réciproque assouvi à l'épreuve du temps. Ce sont souvent celles qui conduisent à un mariage de raison qui se consomme à coups de bénéfices partagés. Nul besoin d'affinités même géographiques, les intérêts font office de loi et de voie. Ceux de la superpuissance chinoise ont, depuis la conférence de Bandung en 1955, été indéfectibles pour l'Afrique.

Taipei, Beijing et même Shanghai, ont très tôt perçu le bénéfice politique puis économique de s'adjoindre les bonnes grâces des nombreux pays qui composent la mosaïque territoriale du continent noir.

Il en fût ainsi pour l'illustre Mao Zedong comme pour le désormais oublié Chang Kaï-chek. Plus d'une cinquantaine d'états, truffés de matières premières et de peuples gorgés d'aspirations : le jeu en vaut la chandelle, surtout dans le haut du bilan Onusien. Taiwan en fût pour ses frais et le sera probablement bientôt définitivement, la faute à Deng Xiaoping, qui a peint d'un monochrome félin et capitalistique les griffes de l'empire formellement communiste du milieu; à celle de Hu Jintao, qui a instruit le changement de paradigme avec comme constante l'Afrique en horizon de placement long terme; puis à celle de Xi Jinping, qui a fait montre d'une attention et surtout d'une présence assidues au cœur des enjeux d'un continent qu'il tient plus que tout autre Leader de superpuissance pour stratégique.

« Soft Power Made in China »

A l'heure où la seule superpuissance qui puisse le concurrencer est maintenant aux mains de Donald Trump, et que l'Europe, ses anciennes puissances coloniales en tête, est trop occupée par son inquiétante introspection, le chemin est plus que jamais dégagé. Xi est désormais le seul à pouvoir s'engager à la mesure du potentiel africain. Milliard pour Milliard et plus encore au vu de la démographie et de l'affinité cultivée au gré des investissements et du « Soft Power Made in China » éprouvés depuis plus de deux décennies sur le continent « berceau de l'humanité ».

Ici, en Afrique, la Chine est un partenaire à l'œuvre industrieuse, à travers les infrastructures qu'elle offre ou facture et plus généralement via ses engagements tous azimuts plus que nécessaires « In situ ». C'est surtout une carte joker à faire valoir dans les plus âpres négociations avec les bailleurs de fonds traditionnels du type FMI et Banque Mondiale. De là à ce qu'elle devienne seule et imposée, il n'y a qu'un pas que les dirigeants africains doivent veiller à ne pas franchir... Et si l'on s'inspirait du « soleil levant » pour composer en mandarin la partition de notre « ère Meiji continentale » !

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Commentaire 1
à écrit le 05/03/2017 à 12:36
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d'année en année je vois à chaque retour au pays et ses voisins , la main (pas si bienveillante ) de la Chine, les quartiers chinois fleurissent, les magasins fourre tout chinois pullulent.. bien sûr nos "amis" chinois font des routes dont la couche ...

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