2016 égrène ses derniers instants tournant la page d'une année empreinte de difficultés conjoncturelles et d'espoir de voir une nouvelle élite africaine émerger. En février déjà, le bien nommé Faustin « archange » Taoudéra se hissait à la tête de l'Etat Centrafricain pour essayer de panser les plaies d'un pays meurtri. En Avril, ce fût au tour du truculent Patrice Talon de prendre ses quartiers au Palais Présidentiel de Cotonou avec comme ambition de « révéler le Bénin ».

Plus récemment, en décembre, Adama Barrow et Nana Akufo-Addo remportèrent les présidentielles gambienne et ghanéenne avec des fortunes diverses. Le premier attendant toujours une solution de sortie de crise pour prendre la succession de l'inénarrable Yahya Jammeh, alors que le second a déjà assuré la transition démocratique avec son prédécesseur John Dramani Mahama. Sous d'autres cieux, les tenants du pouvoir se sont maintenus au Gabon, en Côte- d'ivoire, au Congo, au Soudan, en Ouganda, au Burundi, au Zimbabwe, au Tchad ou encore au Niger.

Tous ces Chefs d'Etat Africains, anciens et nouveaux, devront redoubler d'efforts pour parer au plus pressé et sortir leurs pays respectifs de l'ornière des difficultés conjoncturelles et leur corolaire de contestations sociales. Car, il faut le dire l'année passée fût celle des cours du baril historiquement bas avec l'impact direct que cela a sur les budgets des pays producteurs et indirect sur ceux de leurs voisins et partenaires économiques.  Elle fût surtout marquée par des taux de croissance des plus timides depuis des décennies...

2017 s'annonce donc sous des auspices pour le moins contrastés en Afrique et si les plus optimistes des observateurs y voient une opportunité de rompre définitivement avec les travers du passé, d'autres plus lucides l'appréhendent pour les nombreuses menaces qu'elle peut véhiculer.

Quelle que soit la perspective, la nouvelle année sera à n'en pas douter décisive ! Et pour cause, la donne conjoncturelle et les changements géopolitiques profonds qui sont en train de s'opérer au niveau mondial, avec notamment l'avènement de Trump et l'entrée en vigueur du BREXIT, imposeront aux pays africains, par la recrudescence du protectionnisme qu'elles annoncent, un changement de paradigme inéluctable. Plus de place pour les approximations et encore moins pour les velléités passéistes. Le continent doit trouver la voie de son émancipation économique en s'affranchissant de ses nombreuses dépendances.

En 2017, les pays africains, leurs Chefs d'Etat en tête, seront sur le grill et devront faire preuve de volontarisme et d'opiniâtreté pour démêler les écheveaux d'une année à haut risque. Ils devront surtout en profiter pour bâtir le socle de leur prospérité future s'ils ne veulent pas être rattrapés par les foudres de populations dont les aspirations n'ont d'égal que leur précarité. Il leur faut donc hisser les voiles et se mettre nez au vent sans oublier qu'il n'y a point de vent favorable à celui qui ne sait où il va !